lundi 28 mars 2022

Des nouvelles générales

Comme vous l'avez compris la dernière fois, mon immersion en Russie a pris fin brutalement.
Et j'ai passé l'intégralité du mois de mars à glandouiller.

Enfin, disons qu'il me fallait ce temps pour me remettre de mes émotions et de ma déception. Et de la grosse fatigue qu'elles ont causée. Voir en moins d'une semaine tomber à l'eau quelque chose auquel je m'étais dévouée depuis une semaine, devoir partir presque sans dire au revoir à personne, ça a été nerveusement très éprouvant.

et c'est une réaction totalement normale de l'organisme au stress.
aller à l'encontre est le meilleur moyen de se stresser encore plus.
Sans aller jusqu'à être la réincarnation d'Oblomov, flemmard pathologique auprès duquel Gaston Lagaffe est un modèle d'énergie


Et là encore, j'ai souvent le blues, Saint Petersbourg me manque, les gens avec qui j'avais fait connaissance me manquent, ceux avec qui je n'avais pas encore fait connaissance aussi.
Et d'autant plus que j'ai dû revenir dans ma région natale que je déteste profondément, et dont je rêve de me casser définitivement.

Heureusement que j'ai encore les cours à distance, ça m'a permis de de pas me laisser aller par la routine et les horaires à respecter mais il m'a bien fallut presque tout le mois de mars pour me remettre vraiment à flot.
Y compris pour le reste ( sauf la musique et le sport).
Donc j'ai adopté la technique qui marche pour moi " freiner sur les choses habituelles et insérer un peu de nouveauté dans mon train-train": de nouvelles partitions à déchiffrer, de nouvelles lectures qui n'ont rien à voir avec la fac.
Même le géorgien est passé un petit peu au minimal, je n'avais pas l'energie mentale pour ça.

Je ne suis pas un cas à part, et rassurez-vous si ça vous est arrivé, que vous ayez été directement concerné par les effets de la guerre ou non: beaucoup des étudiants étranger de l'université Herzen ont arrêté, ou beaucoup ralenti: soit parce qu'ils payent les cours de leur poche pour avoir le droit d'être en Russie, et être logés sur place, et donc ben.. obligation de rentrer = plus d'intérêt pour eux. soit parce qu'ils habitent à l'autre bout de la terre et ne peuvent pas se connecter aux cours ( on a une américaine. 10h00 du matin en Russie, c'est maintenant 9h00 pour moi, mais 2h00 du mat' pour elle. Donc pas faisable à long terme)

Pour l'instant, il n'y a pas de souci de limitation d'internet, là ce serait vraiment la fin. Cependant j'ai appris que pire: mon camarade qui devait partir enfin, début mars à tioumen a vu une fois de plus son départ annulé. Il a joué de malchance: départ refusé en septembre 2020 pour cause de covid. Il a choisi de redoubler: départ refusé en septembre 2021 pour cause de covid, vous ne partirez au mieux que pour le second semestre ( alors que ceux envoyés à Saint Pétersbourg et Moscou ont pu y aller à partir de mi - novembre). Il devait partir le samedi où je suis rentrée et à donc redoublé pour rien.
Pire, il ne peut pas retenter l'an prochain. Je ne pourrai pas non plus: les partenariats entre mon université et les universités russes en général sont gelés jusqu'à nouvel ordre, les échanges de l'an prochain sont simplement annulés. Impossibled e savoir quand ça reprendra.. si ça reprend un jour.
Et ce même si les universités qui ont vu une fois de plus leurs étudiants étrangers repartir précipitemment proposent des solutions à distance: partenariat annulé quelle que soit la forme, ça fait partie des sanctions contre la Russie (sanctions disproportionnées puisque l'immense majorité des gens que j'ai rencontrés ne sont pas pour la guerre... mais ne peuvent pas s'y opposer directement. La Russie n'est pas son chef d'état, pas plus que l'actuel président français ne représente la totalité des français, et sûrement pas moi)

Mais grosso-modo oui c'est normal d'avoir un passage à vide dans cette actualité déprimante, qui fait en plus suite à deux ans de restrictions covid, restrictions dont on sait pertinemment qu'elles peuvent revenir d'un jour à l'autre. Le fait est qu'il est impossible de prévoir des choses ne fut-ce qu'à moyen terme - mon anniversaire est dans 7 jours, ça fait 2 ans que je le fête seule chez moi, ayant eu à chaque fois le seul droit de manger en tête à tête avec ma mère, comme tous les autres jours de l'année. Vais-je enfin pouvoir aller au restaurant cette année: rien n'est sûr.
J'avais invité plusieurs de mes nouveaux amis à venir ici en vacances quand ils veulent. C'est loin d'être gagné: même si les frontières étaient ouvertes, les visas sont toujours délivrés sur critères particuliers à cause du Covid, et les russes sont maintenant mal vus dans leur ensemble en Europe. Et même s'ils y arrivaient, les visas sont ultra chers pour eux, pas sûr que ça leur soit possible suite à la crise économique.
Et donc oui, on est tous à plat, il faut l'accepter, et prendre le temps de se remettre. Se forcer serait improductif. Mais tout en trouvant des stratégies pour contourner la flemme. C'est précisément ce que je fais en changeant mes habitudes, ça redynamise.
enfin, le 25 mars, c'était la journée de la procrastination. J'ai décidé de la reporter un peu tous les jours..
Pourquoi ne pas faire un seul jour ce qu'on peut ne pas faire tous els jours. On est plus efficace quand on fait les choses par petit bout, donc on est plus efficace quand on glande par petits bouts aussi.

Donc j'ai réinséré à petites doses des choses que j'avais laissées en attente: regarder une série animée japonaise ( et constater que malgré 4 ans d'arrêt, j'ai encore des restes de vocabulaire) et faire un mini stage personnel de réveil de l'espagnol fin mars et maintenant encore, un réveil purement audio et oral, ce qui manquait à l'époque du collège/lycée. Donc je suis allée voir du côté de mon camarade Michel Thomas, puisque en l'occurence, ce qui m'intéresse pour le moment avec l'espagnol n'est pas tant de le lire que de discuter un peu avec ma voisine équatorienne.

Et mon petit travail pourrait bien prendre une nouvelle ampleur dans les mois qui viennent, donc là aussi, je ne vais pas rester les bras ballants. Mais, s'il me faut encore quelques jours de glandouille, je me les accorderai, pour ma santé mentale.

mercredi 9 mars 2022

9 mois en Géorgie

Evidemment vu la situation, les denrierds jours de février et la première semaine de mars ont été sans géorgien, et pour cause: mon immersion en Russie a été brutalement interrompue par la situation internationale et la néceesité de rentrer immédiatment là tout de suite, qu'est-ce que vous faites encore en Russie on vous a demandé de rentrer il y a 3 heures de ça.. Enfin, presque.
J'ai donc passé quelques nuits blanches à chercher des avions inextistant la caummunauté internationale ayant eu la lumineuse idée de couper d'abord les transactions bancaires, les liaisons aériennes PUIS seulement ensuite, exiger notre retour. Sans argent ni avions donc. Faire mes valises, essayer de revoir les amis que je me suis fait avant de partir ( un seul était libre le lundi soir, et je lui en suis totalement reconnaissante: apprendant que je devais partir en vitesse, il m'a proposé de se voir avant, malgré sa fatigue, m'a remonté le moral quand j'en avais le plus besoin, m'a faite rire, m'a offert un livre que je voulais lire et ce sans même le savoir... une perle!), ce qui a un peu adouci le départ. acheter une valise, faire le test PCR, remplir la valise, aller imprimer tous les documents, aller en cours, quand même le mardi et le mercredi autant que possible...
Le retour a été épique, entre retard d'avion, rallongement de vol, arrivée en pleine nuit dans un autre aéroport que celui prévu et dont je devais repartir en fin de matinée, bref, la pagaille totale, dans laquelle j'ai failli perdre mon bagage à main. Je suis partie le jeudi matin de l'université, arrivée en France le vendredi après midi, je me suis octoyée un peu de glandouille le week-end avant de reprendre le géorgien et .. outch, une semaine sans, ça fait mal!

Malgré tout,vaille que vaille, ça continue, et après un mois de décembre à minima, j'arrive à réaccorder un peu plus de tempsà la langue, et sans forcer, j'ai pris l'habitude de systématiser 15/20 minutes de musique à la radio le soir, avant d'aller me coucher ( et parfois comme je traine un peu j'entends "il est 3 heures" ( 2h00 en russie, donc minuit en France), ha tiens, en fait j'ai écouté la radio pendant plus d'une heure.
D'une pierre deux coups, parce que celle que j'écoute décrite comme " musique traditionnelle", mélange volontiers  avec des choses plus récentes, plus pop ou jazz..
Oui, du jazz en géorgien ça existe. Il y a par chance peu d'autre choses, je n'écoute que d'une oreille quand ils diffusent une chanson en russe, j'ai aussi par deux fois entendu de l'hébreu et une fois du français, du grec ou de l'espagnol... Mais aurant dire que c'est raisonnable on évite surtout la variété banale en anglais diffusée partout ailleurs.

J'ai aussi commencé à attaquer les programmes éducatifs de " silk school" où il y a la présentation de l'alphabet lettres par lettre, vraiment pour les enfants de primaire, , mais ça permet d'entendre parler et de repérer " ha punaise j'ai compris une phrase, simple mais elle a dit "le canard est une oiseau" et " le canard de Marko est noir, youhou", de voir de nouveaux mots ( que je connais ou que je m'empresse de chercher dans un dictionnaire)...

Et là arrive le moment oups...
La dame répète souvent ასო-ბგერა, ბგერა, c'est le son ასო, c'est la lettre de l'alphabet, le caractère, mais aussi le membre (d'une association par exemple) . Donc son et lettre c'est le phonème en fait ( ou plus simplement la lettre)
Mais c'est aussi un autre genre de membre, plus, spécifique, et dont nous ne sommes pas dotées..., 😂
attention à la recherche d'image, on tombe sur de la biologie.
ასო signifie aussi à peu près " zizi", et je me demandais pourquoi une recherche sur le terme lettre présentait aussi des schémas de ce qui fait la fierté de certains.
Les précedentes fois je vous parlais de magnifiques mots-pépites enpreints de philosophie.Ca ne peut pas être toujours le cas.

On va continuer sur cette thématique, hein, j'ai repris le film de la dernière fois, sur les amours masculines, puisque je l'ai a portée de main ( le film, j'ai le film à portée de main! Et non un monsieur qui voudrait bien que j'étudie sa euh... lettre en détail et en braille)

Et donc je l'ai revu, en deux fois maintenant que je connais l'histoire, en faisant plus attention au dialogue? puis je le découpe encore en plus petites unités, par séquences où je me concentre complètement sur ce qui est dit.
D'où  l'intérêt de prendre un film qui vous a plu...

Mais tout ça mis pour à bout, donne qu'hormis les soirs où je suis vraiment claquée et/ ou les jours où je rentre vraiment tard, j'ai augmenté ma proportion d'écoute, et c'est une bonne chose. Il va me falloir aussi augmenter celle de lecture maintenant ( ce que je fais déjà avec les vidéos éducatives, même si c'est du niveau  4 ou 5 ans)

Je vais prochainement aussi chercher des textes courts, des chansons et les suivre en écoutant l'enregistrement.

Ah et un echec: j'ai essayé de mettre en place la goldlist pour le géorgien, mais c'est peine perdue, je n'y arrive pas cette méthode n'est vraiment pas pour moi, je n'accroche pas du tout. J'avais tenté avec le russe, mais mon sentiment était mitigé, j'ai la confirmation, je n'ai pas dépassé 2 listes, je n'arrive même pas à me motiver à les relire 15  jours plus tard. La répétition espacée me convient beaucoup, mais alors beaucoup mieux, j'ai besoin d'entendre très régulièrement les mots pour qu'ils me restent en tête. La goldlist fait double emploi en mois bien, et je me range à l'avis de l'eurolinguiste, ça demande beaucoup de temps pour quelque chose qui peut être fait beaucoup plus rapidement et efficacement autrement. Pour moi, en tout cas. Donc pas la peine de se forcer à quelque chose qui n'est pas rentable pour moi.

Et donc, puisque me voici de retour avec des cours de russe à distance, mais beaucoup moins d'immersion, je vais essayer ce mois-ci de réaccorder un peu plus de temps à la grammaire, et de reprendre plus systématiquement les manuels que j'avais ici et les sources trouvées en Russie.

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Novembre... réorganisation

Hé oui, après un peu plus de 5 ans de reprise des langues, et de reprise des études un séjour en Belgique, un séjour malheureusement écourté...