mercredi 31 octobre 2018

Bilan des 6 mois de marathon!

 Aujourd'hui, ça fait pile 6 mois que j'ai rejoint le défi linguistique.


Force est de constater que les choses ont beaucoup bougé:

- j'avais commencé à me pencher sur le néerlandais, mais à cause de la reprise de l'université et de la nécessité de me remettre à l'allemand, impossible de mener les deux de fronts, le néerlandais, qui était pourtant plus ou moins ma raison première de rejoindre le défi, est donc en hiatus. Mais je constate que malgré tout, j'arrive de mieux en mieux à comprendre les affichages bilingues ou néerlandais à Bruxelles, présents partout, même si d'un point de vue " ethnique" 90% de la population est francophone, et 10% néerlandophone (ou 85/15%?) en tout cas la part des francophones de naissance est bien supérieure à celle des néerlandophones, et j'entends assez peu de gens s'exprimer en néerlandais dans les transports, en tout cas guère plus que ce que j'entends d'allemand, d'italien, d'espagnol, de portugais ou même de russe, et de langues que je n'arrive pas à déterminer.
Car l'autre avantage, c'est qu'en tant que capitale européenne, il y a des ressortissants de pas mal de pays, et c'est une vraie joie que d'entendre cette foule de langues. Passez 10 minutes dans un lieu public, et pas forcément touristique, et vous aurez bien entendu 5 ou 6 langues différents.
Donc voilà, néerlandais , que j'avais déjà du mal à apprendre à cause de mes souvenirs d'allemand, en hiatus.Ce n'est pas un échec, juste un changement de cap qui s'est imposé.

- L'allemand donc, que je pensais reprendre " un jour". La vie a décidé pour moi que ce serait " tout de suite". Puisque j'avais décidé que sur les 2 langues obligatoires, l'une serait le russe, qu'il y a peu de combinaisons possibles avec le russe, et que je n'avais pas envie de faire un simple " russe-anglais", langue que je connais, que je gère à peu près bien,mais pour laquelle je n'ai pas vraiment d'affinités.
Reprendre l'espagnol ne me tentait pas dans l'immédiat, il restait donc soit l'allemand, soit l'italien. Donc vite vu, entre une langue dont j'ai fait 8 ans dans ma vie, permettant d'assurer les examens sans trop d'effort et que je souhaitais reprendre, et une autre que je n'ai jamais apprise, que je comprends un peu à cause du chant et de la vie en PACA, mais qui ne m'attire pas vraiment, le choix est vite vu.
Et je peux vous dire qu'à part quelques pinailleries sur le genre des mots, ça revient à la vitesse TGV. 
Mon principal souci est que la réforme de l'orthographe est passée par là entre la fin du lycée et maintenant, et une partie de ce que j'avais appris comme juste est maintenant faux ( et ce n'est pas comme la réforme français, qui admet au final 2 orthographes avec 2 variantes, même si je viens de découvrir qu'on peut écrire kleptomane avec un c maintenant, continuer comme je l'aurais fait avec un k n'est pas fautif. En allemand, on ne plaisante pas avec la Réforme ( oui je mets un R, comme à celle de Luther, tant elle est inflexible) et donc, après 20 ans, il est estimé que les écoliers qui étaient jeunes au moment de la réforme ont eu le temps d'oublier ce qu'il y avait avant, et que la nouvelle génération après directement l'orthographe réformée maintenant, écrire un Eszet au singulier du verbe "müssen" est considéré comme une atroce faute d'orthographe. J'ai plus de 40 ans, je ne l'ai jamais apprise, et n'étant pas en immersion, impossible pour moi de deviner a priori ce qui a changé ou pas. Pour les adultes allemands, ça a du être galère, mais étant dans le bain quotidiennement, ils ont pu s'y faire progressivement. Pour moi c'est relou. Par contre, les déclinaisons n'ont pas été touchées, et jusque là, ça va, j'ai une avance confortable sur mes camarades, même si j'ai oublié pas mal de règles, elles reviennent peu à peu.

- le russe: ben, là par contre, j'ai réussi à faire l'admiration d'un jeune... oserais-je le dire?  un jeune ukrainien (oui, encore un), épaté par mon niveau en russe, donc. A qui j'ai donné des tuyaux et des ressources en ligne, alors qu ça aurait u logiquement être l'inverse. Et qui m'a sorti cash " j'en pleurerais de joie quand j'entends des européens comme toi, ou Marie, ou Emile rouler les R aussi bien".
Ma réponse?: " ben que tu le veuilles ou non, tu es toi aussi européen, hein, l'Ukraine ne fait pas partie de l'UE, mais géographiquement, elle est autant en Europe que la France ou la Belgique. Oui j'ai compris ce que tu veux dire, et oui, je te charrie :D".
Et alors quand je lui ai parlé des crêpes russes au fromage blanc ( des syrniki, je crois? Je confonds avec les vareniki) et que j'aimais la cuisine slave, alors là, je crois que je me suis fait un pote.
Apparemment, le pays entier m'a à la bonne, ou en tout cas, j'ai le contact facile avec les gens qui en viennent - ou il sont super cools d'une manière générale, ce qui est aussi une possibilité. Ca tombe bien, c'est réciproque.
Comme il devient patent que je n'aurai pas la possibilité pécuniaire de faire les 3 ans d'études, je pourrais assurer une année de plus sans travailler, mais pas 3. Et même avec un boulot l'été, les frais seraient trop importants, j'ai donc déjà trouvé ma solution de repli pour l'an prochain: l'université de Lille propose une licence Langue et Civilisation, orientation russe par correspondance.
En assurant quelques crédits cette année ( et pour une fois, je me dis que le système des crédits européens n'était pas une idée moisie en fait!), je devrais pouvoir intégrer la deuxième année directement, ou en tout cas, même s'il y a des matières à repêcher, je devrais pouvoir le faire sans trop de souci, ce qui permet de revenir en France, reprendre un boulot à mi-temps ou à temps complet mais en CDD, pour me libérer du temps pour les études, en casant mes révisions aux heures que je veux, assise sur mon fauteuil. Il n'y aura qu'à aller à Lille 2fois dans l'année pour les sessions d'examens.
Car le principal problème de la fac, celui qui m'empêche de prendre un job, ce sont les horaires trop éparpillés d'une part, et le 1h30 ou presque perdus chaque jour dans les transports en commun. Déjà, par correspondance, ça n'entre plus en ligne de compte, et si je veux bosser en journée, libre à moi de réviser le soir. Je pourrais en théorie le faire, si je décidais de sécher des cours. Mais je n'ai pas fait plus de 1000 kilomètres pour sécher ( hors maladie)

Donc, même si je ne regrette pas d'être venue, parce que c'est une expérience intéressante, que j'ai rencontré des gens sympa, et que j'aurais rempli une des missions de ma "liste de choses à faire avant de mourir", à savoir " vivre quelques temps à l'étranger", économiser 500€ de carte de transports en plus d'1 heure 30 de temps/ jour, ça ne sera pas mal. Et trouver de l'intérim en France sera plus simple qu'ici, en ne parlant pas le néerlandais ( oui, mais, voir plus haut). Et bosser, même à mi temps, même par-ci par-là, sera toujours mieux pour mes finances et ma retraite que ne pas bosser u tout pendant 3 ans.

Donc le russe, ça baigne et c'est un réel plaisir, j'ai retrouvé la joie de pratiquer cette langue, et je sais à qui je le dois en grande partie...
Je n'ai pas encore de nouvelles d'eux,  vu qu'ils bossent encore sans vraiment d'accès au net - mouais, le mien n'est pas top non plus, mes correspondant sur Tandem doivent se dire que je les charrie quand je dis que c'est encore en panne! Mais à priori, mes deux ukrainiens, ou au moins l'un des deux, sont supposés rentrer chez eux début novembre, je devrais donc théoriquement très bientôt avoir des nouvelles de mes presque-copains, et ça me donne un sourire immense se me dire qu'on va faire plus ample connaissance dans un cadre plus détendu, fut-il virtuel.
J'ai fortement envie de savoir des trucs aussi banals que " tu as des frères/soeurs/ neveux?", "c'est quoi tes loisirs quand tu ne travailles pas?", " c'est quoi ton plat préféré?", " tu fais quoi pendant tes vacances?", " si je veux visiter ton pays, tu me conseillerais quels endroits?", "et où est-ce que tu voudrais aller si tu avais l'occasion?"... bref des choses tellement normales mais qui font passer quelqu'un du statut de "connaissance" à celui de "copain". Et de se rendre compte qu'en fait, à quelques détails près, là bas, c'est pareil qu'ici.

Parce qu'a priori quand on apprend une langue,c'est pour la parler avec des gens. Et constater qu'on a parfois plus d'affinités avec quelqu'un qui habite à plus de 3000 kilomètres qu'avec ceux de sa propre famille. Et ce qui compte pour moi c'est ce que les gens ont dans le crâne, la manière dont ils utilisent leur cervelle, plus que la nationalité inscrite sur leurs passeports.

Et j'ai envie de dire que vu l'état des pays en général, et le cerveau perturbé des connards qui gouvernent la plupart, c'est plus que nécessaire, vital, même, de ne pas se laisser berner par les rhétoriques politiciennes faciles. En gros, dès qu'on vous apporte une solution simple et qui identifie un coupable facile à une situation pourtant complexe, c'est du flan.

Montée des nationalismes, sentiments de revanche face aux pays étrangers, repli identitaire, volonté d'expansion territoriale couplée à un protectionnisme poussé à l'extrême, manipulation de l'opinion publique avec des slogans et des idées simplistes anti-ceci ou celà...
Ca vous rappelle quelque chose?
Et pourtant ce n'est qu'une petite liste non exhaustive des principales causes de la 1°Guerre Mondiale, à ne pas oublier à quelques jours du centenaire de l'armistice.

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Hé oui, après un peu plus de 5 ans de reprise des langues, et de reprise des études un séjour en Belgique, un séjour malheureusement écourté...