samedi 20 juin 2020

Langues de Russie (4) - langues turques sibériennes et oghoures

Voilà, les examens sont finis depuis une dizaine de jours, et après quelques vacances bien méritées, me revoilà, prête à continuer ce tour d'horizon.
Après avoir parlé des langues turques du groupe Kiptchak, il est temps de s'intéresser à leurs cousines.
Et comme on arrive dans les cultures sibériennes, qui sont très particulières, avec des manifestations artistiques très spécifiques comme le chant de gorge, je vais en intégrer aussi.


II. Langues altaïques


1-. langues turciques:
- A. Groupe kiptchak- occidental: tatar de Crimée, karatchaï-balkar, koumik
- B. Groupe kiptchak- septentrional: tatar, tatar de sibérie, bashkir
- C. Groupe kiptchak- méridional: kazakh, nogaï
- D. langues turques sibériennes: touvain, altaï, yakoute, khakasse, dolgane ( zone bleue très étendue)
- E. groupe oghoure: azéri, tchouvache ( zone mauve toute petite à l'ouest de la grande zone orange)

D: Langues turques sibériennes

Le Touvain. 200 000locuteurs
Je retrouve la parenté avec le tatar dans la manière de dire " au revoir"





L'altaï. 57 400 locuteurs en 2010,c'est moins que le nombre d'habitants de ma petite ville.
Et la ce sont les chiffres qui rappellent beaucoup le tatar et le bashkir


Le Yakoute 363 000locuteurs.


Et voilà, Youliana Krivoshapkina qui chante en yakoute ( Sakha)

Le khakasse. 20000 locuteurs environ c'est peu ( infos télévisées du 28/04/2020)


Le dolgane
Pas encore de vidéo sur I love languages, donc, voici une dame nommé Galina Jarkova, qui donne un cours de dolgane à la télévision russophone, mais il n'y a que 5 courtes vidéos et rien de nouveau depuis un an.
1054 locuteurs répertoriés, autant dire que la langue est en grand danger de disparition


E - Groupe Oghour
L' azéri. Langue minoritaire en Russie, mais langue officielle de l'Azerbaïdjan, avec plus de 30 millions de locuteurs, elle n'est pas en danger contrairement à d'autres du même groupe


Le tchouvache. Et là, la différence avec les autres langues turciques est très marquée. Apparemment la langue est fortement influencée par la phonologie du finnois. 2 millions de locuteurs.


D'ailleurs je profite de ce sujet pour vous lier l'atlas des langues en danger, de L'Unesco. j'avais parlé de l'Oubykh au sujet des langues caucasiennes, disparu en même temps que son dernier locuteur en 1992.
Voilà la légende, et la carte interactive. On peut rechercher par région du monde, par statut de conservation ou par nom de langue. Il n'y a pas de consensus sur un nombre minimal de locuteurs.
en effet, si dans un village de 1000 habitants, tout le monde parle la même langue et continue à la transmettre, elle n'est pas en danger.
C'est le cas du pirahan au Brésil parlé par un millier de locuteurs très isolés, mais monolingues. Ils n'ont pas  de contact avec les autres brésiliens et il n'y a pas de raison de penser que leur langue, parfaitement adaptée à leur environnement, puisse être prochainement supplantée par le portugais, moins adapté à leur situation.d'autant que les locuteurs Pirahans tiennent à leur indépendance et leur tranquillité, et n'ont pas du tout l'intention de se mélanger au reste de la population.

Pour ce qui est du Bashkir, puisque je connais un peu la situation (environ 2millions de locuteurs) et du tatar ( environ 5 millions), les deux langues sont considérées comme en danger. Environnées par le russe , au sein d'un pays où le russe est lingua franca, les gens préfèrent se concentrer sur la langue la plus " rentable"pour trouver du travail  et communiquer. La langue maternelle n'est plus systématiquement apprise par les enfants, les grand-parents parlent souvent russe même entre eux, et donc par facilité, tout le monde préfère apprendre la langue centrale.

Petite remarque à ce sujet: à l'heure où les technologies pourraient sans problème intégrer tout une foule de paramètres, j'ai cherché sur mon téléphone: pas de voix de synthèse en bashkir ou en tatar, ni même en géorgien pourtant langue officielle d'un pays tout entier.
Pas de clavier dans ces langues, en tout cas qui soit facilement accessible: pour en avoir un, il faut paramétrer son téléphone dans une autre langue, et faire la démarche de le chercher sur la banque d'application pour le télécharger. Si tant est qu'un développeur l'ait fait et mis à disposition, ce qui est une autre affaire. C'est une démarche personnelle a faire, qui demande un effort cognitif, et qui pourrait pourtant facilement être évitée. Parce que là le locuteur arrivera vite à la conclusion "quoi, la langue de mémé n'existe pas ou presque pas? Mais elle ne sert à rien en fait, je ne vais pas me casser la tête à l'apprendre"
Et en France: pas de voix de synthèse en occitan par exemple.

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