mercredi 30 juin 2021

Langues de Russie (7) - langues indo européennes

 
Un tout petit sujet  cette fois, 4 langues seulement: celles de la famille indoeuropéenne, peu nombreuses, mais d'un poids énorme en nombre de locuteurs, puisque le russe en fait partie. Mais ce n'est donc pas la seule:

- groupe iranien: le tat parlé au Daghestan et en Azerbaidjan. 28 000 locuteurs environ
tat



La polygotte déjà vue précédemment ( qui apprend le komi-permiak) en parle ici


groupe slave:

- le russe, 280 millions de locuteurs, absolument aucun danger de disparition



- l'ukrainien : on note qu'il n'y a pas de modification des voyelels non accentuées, contrairement au russe.


- groupe germanique

Le yiddish
Là, le cas est très spécial. Le yiddish est la langue officielle de la ville et de l'oblast de Birobidjan, situé en extrême orient, presque à la frontière entre Russie et Chine. C'est le seul territoire officiellement de religion juive , hors Israel. Et ce bien que la population juive ne cesse de diminuer, préférant aller s'installer à Israel. Et donc on y parle une langue germanique, à des milliers de kilomètres de toute zone germanophone. En tout cas son histoire est fort intéressante.


C'est toujours surprenant d'avoir une connaissance passive dans deux langues que l'on apprend pas ( pour moi l'ukrainien dans une petite mesure et le yiddish dans une plus grande), du fait d'en avoir appris d'autres.

Humour chinois

Trouvé sur le chan Discord Linguisticae.

En gros vous connaissez le vire-langue français " si six scies scient six cyprès , si cent scies scieront six cent cyprès"?

Les chinois ont poussé le concept encore plus loin avec " le poète Shi mange un lion dans une grotte", une histoire comment dire.....

Voilà le texte en chinois
《施氏食狮史》
石室诗士施氏,嗜狮,誓食十狮。 氏时时适市视狮。 十时,适十狮适市。 是时,适施氏适市。 氏视是十狮,恃矢势,使是十狮逝世。 氏拾是十狮尸,适石室。 石室湿,氏使侍拭石室。 石室拭,氏始试食是十狮。 食时,始识是十狮尸,实十石狮尸。 试释是事。

Voilà la transcription en pinyin.
« Shī Shì shí shī shǐ » Shíshì shīshì Shī Shì, shì shī, shì shí shí shī. Shì shíshí shì shì shì shī. Shí shí, shì shí shī shì shì. Shì shí, shì Shī Shì shì shì. Shì shì shì shí shī, shì shǐ shì, shǐ shì shí shī shìshì. Shì shí shì shí shī shī, shì shíshì. Shíshì shī, Shì shǐ shì shì shíshì. Shíshì shì, Shì shǐ shì shí shì shí shī. Shí shí, shǐ shí shì shí shī shī, shí shí shí shī shī. Shì shì shì shì.


La traduction en anglais ligne par ligne
https://www.yellowbridge.com/onlinelit/stonelion.php

Et voilà le son, à partir de 2'30.


Bon courage à ceux qui apprennent le chinois :)

lundi 28 juin 2021

piège graphique n°2

Parce que autant certaines lettres sont complètement unique, autant d'autres peuvent piéger...quand ce n'est pas la prononciation qui est ardue, c'est la graphie. Les fautes d'orthographe ne sont pas loin par manque de maîtrise

Après et ო რ


[d] et [g] encore deux bien proches:
ბ  est posé sur la ligne et a un crochet qui fait un angle, გ a un crochet rond par lequel il semble accroché à la ligne.

[d] et [ɣ] Ce deuxième caractère représente un son qui se rapproche d'un gros R français, mais en moins "rêche". Mais attention à la boucle du premier...

[d͡z] et [m]et [ʃ]: là encore seule la taille de la boucle diffère, mais le premier peut en manuscrit se tracer sans boucle (comme une blanche en musique), ça limite les erreurs.

et ce ne serait pas drôle s'il n'y avait pas la stéréo....

[x] et [n] et [t͡s’]. Le premier n'a pas toujours son petit trait supplémentaire et le dernier peut être arrondi en bas au lieu de triangulaire, ce qui en fait un inverse de la série précédente. Je préfère la forme "cornet de glace", plus distincte.

Peut être que d'autres personnes auront des soucis avec d'autres lettres, mais mon problème est vraiment la mémoire visuelle, donc dès que ça se ressemble trop, écrire, et réécrire pour utiliser la mémoire du mouvement, en répétant le son à voix haute pour associer l'associer au mouvement. C'est la seule manière possible de mémoriser pour moi.

samedi 26 juin 2021

Consonnes aspirées contre consonnes glottalisées : le match

Attention ce sujet contient de l'API à forte dose, si ce n'est pas encore bien fixé dans votre tête, mieux vaut d'abord commencer par ça.

Première vraie difficulté : les sons qui n'existent pas en français.

[pʰ][] [kʰ] et [p'][t'][k']

De mon point de vue, et parce que j'ai une mémoire auditive, il est plus simple de les isoler du reste, parce que ce sont des variantes de sons existants en français ( et là, par chance, pas besoin de se casser la tête, le son et la lettre correspondent) [p], [t] et [k]. Les trois sont ce qu'on appelle des consonnes occlusives orales sourdes. Ce qui les différencie entre elles, c'est leur point d'articulation, leur "place " dans la bouche. Bilabial pour le [p] ( donc tout à fait devant), dental pour le [t] ( la langue touche l'arrière des dents) et vélaire pour le [k] ( la langue touche le voile du palais, donc vers l'arrière).

N'ayez pas honte de vous entraîner à prononcer distinctement les sons de votre propre langue, en les exagérant. On apprend à parler sa langue sans avoir conscience de tout ça et je pense sincèrement qu'y faire attention peut ensuite aider pour voir quelle est la donnée qui change, plutôt que de tâtonner longuement ou de paniquer devant un son inconnu.

je sens qu'elle va me servir souvent cette image.
Rien que pour m'auto-encourager.

Donc

- Niveau 1: les sons qu'on connaît en français. Ils n'existent pas exactement en géorgien, pas de bol. Par contre il y a deux séries de variantes.

- Niveau 2: c'est chaud mais ça passe.  Le petit h en exposant indique une aspiration, qui est en pratique une expiration. Oui, le gros soupir que vous êtes en train de pousser en lisant, c'est cette idée.
Là, on a la série qui fait plaisir à ceux qui ont appris le grec ancien 🇬🇷. Mais je vais piocher dans ce réservoir de mots qui ont la bonne idée d'être transparents pour nous.

Ne vous cassez pas la tête avec les noms de ces sons, ni avec les descriptifs ( fricatifs,  voisés etc.. mais pour ceux pour qui ça parle, ici le - et le + indique la présence ou l'absence de cette caractéristique). L'important c'est le schéma de placement de la langue et de l'articulation et l'enregistrement du son.

ფ [pʰ]. C'est assez proche de notre " peuh!" ou "pfff".




🇬🇷 Et on le trouve par exemple dans les mots empruntés au grec, là où il y a un "phi" d'origine.
Le phi était ce son là, entre le [p] et le [f ]le français a perdu ce son et l'a fait évoluer vers une f, ce qui explique que "ph" chez nous se prononce [f]. Ce n'est pas une fantaisie du français, simplement une évolution qui fait que le son qui était entre deux a évolué en [f] chez nos, possiblement en[p] ailleurs ou est resté tel quel: ფილოსოფია [pʰilɔsɔpʰia], philsophie.
🇫🇷 Et par extension, cette lettre-là servira entre autre à transcrire les "f" dans les mots d'emprunt aussi. Je suis ფრანგი [pʰrangi], française. Si vous vous appellez Félix ou Sophie, il faudra donc transcrire avec cette lettre.
🇬🇪 Mais elle existe aussi dans des mots géorgiens
: ფრინველი [pʰrinvɛli], oiseau. Allez savoir pourquoi celui-là est entré de suite dans ma mémoire.

თ [tʰ] Comme "peuh", mais avec un [t] au début. Cette série, ce sont les sons pour gens blasés en fait, le son du haussement d'épaules consterné :D


🇬🇷 Et là encore, il sert entre autres à transcrire des mots d'origine grecque qui contenaient un théta
თეატრი [ɛat'ri] théâtre. Deux lettres différentes en grec , un théta et un tau = deux prononciations différentes = deux transcriptions différentes en géorgien. Cette langue est super logique en fait.
🇬🇪 et un mot géorgien simple et court მთა [mtʰa], la montagne ( pratique à mémoriser, ça sonne un peu comme m'tagne, même si je ne pense pas que ce soit lié)

 ქ [kʰ] on reprend notre "peuh!" mais avec un k: keuh!



Et devinez quoi?

🇬🇷 On le trouve dans les mots empruntés au grec, qui comprentaient un khi.ქიმია [kʰimia] la chimie.
ქლოროფილი [kʰlɔrɔpʰili]: la chlorophylle. Ok, ce n'est pas un mot super courant, mais il est transparent et compte ces deux sons que le français a transformé. Et même pas de la même manière, le khi s'écrit "ch" en français, mais trouve le moyen de se prononcer de deux manières différentes quand il est suivi d'une consonne ou d'une voyelle. C'est nous qui coupons les cheveux en quatre! Spécialité 🇫🇷.
Le russe l'a transformé en un autre son, et c'est ok!
🇬🇪 Et il existe aussi dans des mots 100% géorgiens à commencer par
ქართული [kʰartʰuli], géorgien ( l'adjectif)

Niveau 3: on corse la difficulté , avec les consonnes non-pulmonaires injectives.
Soit sans souffler de l'air en même remps. Soit exactement l'inverse de tous les sons en français, nous n'avons tout simplement pas de sons non plumonaires.
Et donc, ça n'est pas gagné à expliquer: il faut faire une surpression d'air au niveau des cordes vocales avant d'articuler la consonne, le son est la conséquence du relâchement de cette supression. Plus difficile à expliquer à faire, en fait.
De mon point de vue, cependant, ils sont presque moins piégeux que les aspirées. Nous n'avons pas d'aspirées en français (ce qui nous conduit à ne pas différencier spontanément "aus " et "Haus" en allemand, par exemple)

[p']: un p explosif, on " fait des bulles", il n'est en fait pas très éloigné du [p] français, il faut penser à stocker l'air un peu avant de le prononcer.




[t']:la graphie de cette lettre m'éclate.



[k']: il est plus avancé dans la bouche de le [k] français, essayez , peut être en arrondissant moins les lèvres, en souriant en même temps, ça devrait mécaniquement faire avancer l'articulation

Je pense que le plus simple pour y arriver est de les prononcer en contexte de syllabe avec une voyelle, puis de mots, puis de phrases.
De plus, il s'agit de sons théoriques. ça " donne une idée", mais dans le fil de la conversation, les sons sont rarement aussi " purs" que dans la théorie. Je dirais que la clé ici est plutôt d'arriver à prononcer différemment les deux séries, moins que de les prononcer parfaitement. Parce que oui, ça peut être un critère de différence entre deux mots. Donc, jongler entre deux mots qui ont cette seule différence, jusqu'à avoir deux prononciations différentes peut être plus intéressant que d'avoir la prononciation standard.

A priori, de ce que je vois, les mots contiennent rarement une aspirée suivie d'une glottalisée et inversement (ce qui d'un point de vue articulatoire est assez logique, la première influence la prononciation de la suivante) et changer rapidement de point d'articulation est un effort que les langues ne font pas: la prononciation va plutôt se lisser au fil du temps et pour ça, les consonnes se modifient, se sonorisent, s'assourdissent, changent de point d'articulation pour un autre proche - une bilabiale peut devenir une labiodentale par exemple, mais ne deviendra pas vélaire . Un [p] peut devenir [f] ou [v] mais ne devindra a priori pas un [k], les articulations sont trop distantes)

Un exemple qui contient les 3 აეროპორტი aéroport.

Ce n'est pas fini, d'autres arrivent. Là, c'était les " faciles " 😅

jeudi 24 juin 2021

Langues de Russie (6) - les langues ouraliennes

Celles -ci font partie du groupe finno-ougrien, tout comme le hongrois et le finnois qui a d'ailleurs un statut de langue officielle.
On y rattache parfois les langues samoyèdes que j'ai séparées, les linguistes n'arrivant pas à se mettre d'accord sur leur parenté.
Et bien sûr, il est assez compliqué de trouver des sources, certaines langues sont très rares.




A -groupe finno-permien: komi, oudmourte, carélien (violet et bleu)

le komi


Voilà, pour apprendre " Ah vous dirais-je maman " en komi permiak, l'un des 3 dialectes principaux, et celui qui, avec le komi-ziriene, a le statut de langue co-officielle.

Et ici, une polyglotte et linguiste anglophone et russophone, qui habite à Barcelone, et qui a décidé d'apprendre le komi, tout simplement parce qu'un de ses grands pères est de cette origine




l'oudmourte
15 cas, dont un cas " approximatif"




le carélien
A noter: il s'écrit à présent en alphabet latin aménagé

ici, une chaîne youtube dédiée au carélien

B- groupe finno-volgaïque: mari, mokcha, erzya, finnois, vepse (violet et bleu aussi)

Le mari
ici, il s'agit du mari des montagnes, mais il y a aussi le mari des prairies , difvisé en plusieurs dialectes.
une chaîne dédiée au mari ( mais sans précision concernant le dialecte)

le mokcha: simplement une chanson

- l'erzya: une chanson

Très étonnant, il existe toute une série de vidéos d'apprentissage de cette langue via l'anglais... mais sans la prononciation, ce qui est.. consternant. Allez savoir pourquoi les créateurs ont préféré mettre un fond de musique folklorique, débrouillez vous pour prononcer tout ça. C'est d'autant plus incompréhensible qu'il s'agit d'une langue rare, peu de gens sont à même de deviner les prononciations. c'est donc une fausse bonne idée.

le finnois: pas de danger de dispartion, puisqu'il s'agit d'une langue officielle de Finlande aussi, donc  il y a environ 5,5 millions de locuteurs.


le vepse: par contre là, il y  avait moins de 6000 personnes d'ethnie vepse, mais seulement 1600 locuteurs de la langue, en 2010 donc moins de 30 % qui parlent leur langue natale.




C- groupe ob-ougrienne: khanty, mansi (en vert sur la carte)

Le khanty

Le mansi

Une comparaison du khanty et du mansi avec le hongrois. Il y a parfois beaucoup de différences, les langues sont séparées depuis longtemps et par de nombreux  kilomètres...



Une vidéo sur les langues finno-ougriennes ( certaines ont déjà disparu comme le livonien, le vote - oui, c'est son nom- n'avait plus que 10 locuteurs natifs en 2010, et l'ingrien en avait 123 ). En fait, beaucoup sont en danger, à l'exception du finnois, grâce à son statut de langue officielle de Finlande

et une petite compilation de chansons pop en langues finno-ougriennes de Russie


Un mois ( virtuellement) en Géorgie

Et comme prévu, j'ai passé ce mois entier à apprendre l'alphabet géorgien, tranquillement, par groupes de trois ou quatre lettres, avec une moyenne de 1h00/ jour. Donc oui, c'est largement plus que ceux qui ont mis quelques heures.
Mais je l'ai dit, c'est parce que je prends mon temps: je n'apprends pas seulement à lire et à écrire mais aussi, à prononcer.

Plus exactement, j'ai pris 25 jours pour voir au moins une fois toutes les lettres, les 5 autres jours ont été de la révision de tout.

Donc bilan:

- J'ai mis approximativement 30 heures et autant de jours.

- j'ai du mal avec la graphie de certaines lettres manuscrites, et.. pas forcément les plus cheloues en fait ( mes  [u] sont très moches, alors que ce n'est pas la lettre la plus étrange) => va falloir continuer à faire des lignes

- j'ai eu moins de difficultés que je ne le pensais avec la prononciation, paradoxalement les aspirées me sont plus compliquées que les glottalisées, peut être avec des années d'entrainement de " k' k' k' k' " en chant.

- le [q'] est encore problématique: pas de chance , on le retrouve dans de nombreux mots liés à l'eau, de près ou de loin. Ainsi que dans le café. Donc apprendre à la prononcer est une question de survie: comment ferais-je sans eau et sans café. Je serais obligée de boir de l'alcool et ça... c'est exclus ( oui, je sais, le vin est la spécialité locale. Je vous ferai remarquer que le vin est aussi la spécialité de mon propre pays et que je déteste ça)

- je crois que malgré tout, le son qui me pose encore le plus de problème c'est le /t͡ʃ’/ ჭ. Celui là est redoutable. En fait c'est surtout que je n'arrive pas encore à trouver l'articulation exacte qui le différencie du [t͡ʃʰ] ჩ  aspiré.
Mais je suis aussi obligée d'y arriver, sinon je ne pourrais pas manger de ხაჭაპური, le plat national ou presque. Comme ça. Ou ça. Ou ça. Des galettes au fromage.
Au fromage! L'amour du fromage va peut être réussir mieux que la passion du café et la détestation du vin.
Je crois qu'il va falloir simplement que j'exagère beaucoup l'aspiration des consonnes aspirées, ce sont vraiment elles qui ne me sont pas naturelles.

- /ɣ/ ღ : celle là me faisait un peu peur, parce que proche du "R" français, mais pas tout à fait. Et je dois l'avouer je ne SAIS PAS prononcer nos R, si typiques, qui font reconnaître un français ou une française à 10 kilomètres et que le monde entier moque. Avantage, on ne sait pas exactement de quel pays je viens.

Mais j'ai toujours eu en cours de chant, la remarque que mes R sont trop doux, pas assez audibles, et que parfois, je les prononce de manière tellement discrète, surtout lorsqu'ils sont en fin de mot qu'on me croit.. étrangère. Mon bonjour ets un "BONJOUr", voire un " Bonjou'"
Et j'ai compris! Depuis toujours, probablement sous l'influence de l'accent régional et de la proximité avec l'Italie, je prononce un R beaucoup plus palatal que la moyenne ,  surtout en fin de mot, après ou avant une consonne sourde, quelque chose entre [χ], [x] et [ɣ]

De fait le " ach so! " allemand ne m'a jamais posé problème, c'est mon son presque par défaut. Mon " défaut d'élocution" est ici un avantage

Et maintenant que l'alphabet est appris?

Petite pause culturelle, avec un recueil de nouvelles d'un auteur géorgien, enfin, la traduction en français:  l'auteur a rédigé en russe, je compare le texte original et sa traduction. Donc, c'est long fatalement.
Mais c'est une immersion culturelle, puisque l'immense majorité des nouvelles est autobiographique, se passe à Tbilissi, le texte russe joue volontiers avec l'orthographe pour rendre l'accent des personnages...)
D'ailleurs , voilà une petite vidéo ( en anglais), où un prof de russe explique différents accents des régions russophones: Ukraine, Géorgie, Arménie, Tchétchénie, Nord de la Russie.



Où l'on apprend que l'accent ukrainien est perçu comme marrant et mignon par les russes, que l'accent géorgien est considéré comme délicat, voire "tendre", tandis que  les autres..
Je dois dire que je comprends bien, par habitude l'accent ukrainien, qu'à force d'écouter une vedette géorgienne parler en russe, je le comprends pas mal non plus ( en tout cas je comprends assez bien l'acteur de l'extrait de film utilisé), mais vingt -dieux: les accents arménien et tchétchène, je ne comprends pas grand chose.

- écouter des chansons en VO.

Et puisque j'ai trouvé le " beginner's georgian" ( voir sur la page des ressources), j'ai commencé par ça: Revoir la prononciation, + un point culture fort intéressant sur "les noms et prénoms: comment s'adresser aux gens". Et puis, ben, va pour les chiffres de 1 à 10, les jours de la semaine, les moments de la journée, bonjour au revoir, etc... mes premières phrases seront de répéter pour moi même: "bonjour. aujourd'hui, c'est lundi soir, il est 5 heures." histoire de devenir l'horloge parlante et "  La grenouille coasse dans l'eau" un virelangue prononcé ici par un américain qui s'en sort plutôt pas mal.

Je n'ai pas encore de plan défini pour le mois qui vient à part explorer les sources que j'ai listées, trier le vocabulaire que j'ai vu en " utile" et " secondaire", en me basant sur le Beginner's georgian et en écoutant des choses sur youtube ( fut-ce l'histoire du vilain petit canard, que j'ai trouvée lue avec le texte en regard) pour essayer de mieux assimiler les sonorités, l'accentuation et la prosodie.

 Et sinon, pour fêter ça, j'ai trouvé de quoi faire à l'épicerie slave pas loin de chez moi, en allant chercher du tvorog et du kvass.

Alors oui, des khinkali industriels, mais bon, j'ai marqué le coup (et même dès hier). Ils étaient bon, et je me dis que si j'ai aimé les khinkali surgelés, qu'est-ce que ça doit être préparés par une mamie caucasienne :)
Ca se sert donc avec une bonne dose de poivre, ce qui n'est pas pour me faire peur, de la crème, du beurre ou du vinaigre.  Hé bien je préfère avec un filet de vinaigre.
et encore, j'y suis allée mollo sur le poivre...
Ceux là sont donc ronds, et n'ont pas le noeud de pâte typique qui sert à les saisir à la main, je le ai donc mangées à la fourchette, comme une snob :D

J'ai trouvé une information essentielle sur un site de cuisine: un vrai bonhomme géorgien (du genre Vladimir Maïakovski et ses plus de 2m de haut) est capable d'en manger 40. Les touristes et les femmes sont autorisés à en manger moins. Encore heureux, avec 10 ( pas trop énormes) j'étais calée :D

mardi 15 juin 2021

Quelques polyglottes russes

 Parce que j'aime beaucoup les veux enregistrements, et que je trouve génial de pouvoir entendre des gens morts depuis longtemps.

Et encore plus formidable de les entendre parler une autre langue que la leur...

Mais il y a parfois hélas des canulars, ce qui s'est encore avéré le cas le mois dernier, quand un supposé enregistrement de Nicolas II en français a fait le tour du net.
C'aurait été génial, il est absolument exact que le tsar comme beaucoup d'autres nobles, grands bourgois et notables russe de l'époque était un polyglotte. Cousin du roi d'Angleterre, marié avec une allemande, maîtrisant comme beaucoup le français, et probablement le latin et le grec de par son éducation. Il n'em^pêhce que cet enregistrement en français qui sonne presque picard à mes oreilles de provençale est fort probablement un canular.

l'annonce

La contestation

Et bien que j'aurais adoré que ce soit vrai, il y a quand même beaucoup plus de probabilité pour que ce soit un faux... d'époque. La diction très emphatique cadrerait en effet mieux avec celle d'un acteur de théâtre professionnel , et comme le fait remarquer un commentateur, la lourdeur des systèmes d'enregistrement de l'époque aurait rendu l'enregistrement compliqué.

Mais il y a ceux qui veulent y croire quand même et estiment que le canular est de dire qu'il s'agit d'un canular ( 2° commentateur qui appuie sur les conditionnels de l'article, en l'occurence tout à fait de mise, puisqu'il vaut mieux être prudent, faute de preve. L'emploi du conditionnel est ici un signe de rigueur scientifique qu'on ne peut pas critiquer.)
Pour avoir la vérité il faudra cependant encore attendre, si tant est qu'elle fasse un jour surface inconstestablement. En l'état actuel, je suis encline à penser que l'enregistrement est malheureusement un faux jusqu'à preuve du contraire.


Mais il y a cependant des enregistrements incontestables, eux, d'autres polyglottes russes.

Léon Tolstoï, l'écrivain.qui maîtrisait les quatre mêmes langues,

Voilà un enregistrement datant de 1909 où l'on peut entendre l'auteur discourir en français d'un sujet philosohique de haute volée. Lui par contre un  léger accent étranger, mais bien malin qui pourrait deviner de quel pays.


La polyglossie n'était d'ailleurs pas réservée à la grande noblesse, et quelqu'un d'origine plus modeste comme Lénine a également pu apprendre plusieurs langues pendant ses études. Allemand, français, anglais, latin, grec... Bien que je n'ai pas trouvé d'enregistrement en langue étrangère. Mais sa polyglossie est attestée par plusieurs personnes l'ayant entendu discourir en plusieurs langues.

Par contre une archive existe, où l'on peut entendre et voir Leon Trotsky parler anglais, avec un fort accent mais sans hésitations (années 1930) lors d'un discours au Mexique

Et un  autre, en français, de manière très fluide aussi. Et là aussi son accent aurait été bien difficile à cerner sans savoir de qui il s'agissait.

On continue: Léon parle allemand et anglais


1931: le politicien Aleksandr Kerenski tient un discours - assez laborieux il faut dire - en anglais.


Il y en a probablement bien d'autres, politiciens ou non, que je n'ai pas encore trouvés, je mettrais à jour à l'occasion.

lundi 14 juin 2021

Piège graphique n°1

 Attention aux pièges graphiques!

Je ne parle pas ici des lettres que j'ai plus que d'autres du mal à tracer, mais bien de ça, là, juste en dessous
.
Autant certaines sont uniques et ne peuvent pas se confondre, autant d'autres se ressemblent beaucoup et sont faciles à mélanger.
Du coup je vous partage mes réflexions.
[V]: un "3" ou presque, dont les deux boucles sont de part et d'autres de la ligne d'écriture
[K'] un "3" auquel il manque un petit bout de la boucle du haut, mais placé de la même manière que le V ( et je galère à mort pour ne pas écrire un beau 3 bien entier). Mais en manuscrit on peut lui faire un petit crochet vers le haut, qui risque de le faire ressembler à un [p']
  [P'] lui a bien son crochet, autant ne pas se priver de bien le marquer. Et pour le différencier d'un [k'] mal tracé, il faut faire gaffe à bien poser la boucle du bas sur la ligne d'écriture et pas en dessous.

Et si on met les trois côte-à-côte, le [p'] parait décalé vers le haut

ედია
Que signifie ce mot? Un de tes meilleurs amis quand tu apprends une langue;)
Vik'ip'edia

Un autre piège?

[
ɔ] et [r]

ორ [ɔri] deux

რო [ɔ.kʰrɔ] l'or

En plus, ils aiment bien se suivre, ces deux là. J'ai mémorisé qu'ils se ressemblent, mais que le R a une patte en l'r, et que mon astuce vaut de l'OR. On fait comme on peut!

Je commence à arriver à les différencier, mais... c'était pas gagné.

Rassurez-vous, il y aura un piège graphique n°2 quand j'aurai appris les autres lettres qui peuvent se confondre.

Mais, remettons les choses dans le contexte: l'alphabet latin n'est PAS facile. Nous sommes simplement plus habitués. Imaginez celui qui l' apprend pour la première fois et tombe sur un mot comme "rococo" ou "cocorico". Ou même "maman" , "emmener".

Sans parler de notre écriture manuscrite scolaire dite " élégante" et extrêment difficile à lire avec les pleins et déliés. J'ai appris à écrire avec ce genre de modèles, et pourtant j'écris comme un chat ( au passage, ces exemples de cours de morale se mettent les majuscules dans la poche)

le a et le o
le m et le n ( et parfois le u quand c'est moi qui écris)
le i et le j
le j et le g
le h, le l et le b.
les r qui changent de forme selon qu'ils sont dans le mot ou à la fin.
Et encore, il n'y a pas les majuscules, j'vous dis!

pourquoi ces lettres se ressemblent autant, ils sont fous ces romains!

vendredi 11 juin 2021

Par quoi commencer, comment commencer?

Parce que c'est le premier problème qui se présente: je veux apprendre les bases d'une langue, il n'y a pas de cours près de chez moi, je ne connais qu'une poignée de mots dans la langue... je fais quoi?

En l'occurence: la langue est très différente et utilise un alphabet absolument unique, il va donc falloir commencer par l'apprendre.

Hé oui, pas de secret, on copie jusqu'à ce que ça entre (enfin, pas que, il y a aussi des moyens plus numériques)

Deux solutions:
- soit je prends les lettres dans l'ordre,  A, b, etc... et je ne peux pas vraiment construire ou copier de mots avant plusieurs jours.
- soit je les prends dans le désordre. Je ne pourrais pas chercher dans un dictionnaire, mais je peux constituer une (petite) banque de mots à copier en 2 jours pour me faire la main.

C'est évidemment cette option que j'ai choisie: déjà testée avec le russe, elle est bien plus pratique et permet dès le début d'apprendre de vrais mots.

(imaginez, en français: vous apprenez le premier jour a, b, c, d. Que faire avec ça?: baba, dada, bac..et c'est tout; intérêt pratique? zéro. Jour deux on rajoute le E et ses variantes accentuées et le f: bec, café, déca, dé, bébé, face... certes ce sont des mots réels, mais bon, c'est tout sauf transcendant)
Et ce en partant des lettres dont la pronociation est similaire à celle de votre langue d'origine (et en russe, on peut commencer par celles qui s'écrivent pareil ou plus ou moins pareil).

Là, pour le coup, il n'y a aucun point d'appui graphique, mais il y a des sons communs, ouf. Autant commencer par ça.

Ce qui est en rouge, ce sont les voyelles qui sont, dans l'ordre: a, è, i, o , u
Jusqu'ici, tout va bien, c'est comme chez nous.
Pour le reste : a, b,g,d,e, v, t, i...
Je ne sais pas encore prononcer la 6° lettre de la 4° ligne mais je l'aime déjà parce qu'elle me fait penser au cornet de glace à deux boules que je mangerai quand j'aurai fini d'apprendre l'alphabet.


Très important: pour tout ce qui suit, j'employerai toujours l'alphabet phonétique international, C'est même pour ça que j'ai fait un sujet dédié juste avant. Et ça va être crucial pour les sons qui n'ont pas d'équivalent en français.

Pourquoi faire quelque chose qui me prends du temps, et m'oblige à chercher en ligne?
- apprendre la seule graphie des lettres et la transcription en alphabet latin permet de lire, mais pas de prononcer.
- les enregistrements en géorgien ne sont pas nombreux sur forvo, hélas.
- les enregistrements ne sont pas faciles à reproduire si l'on ne sait pas quel est le " truc", le détail qui change tout. Il y a deux "t" en géorgien, aucun ne correspond vraiment au t français. C'est pas mal d'avoir le son, son descriptif et de s'entraîner avec ça (et il va me falloir beaucoup d'écoute pour certains sons)

J'ai trouvé un site très bien fait, j'ai donc suivi ce qui y est proposé: 4 lettres le premier jour, qui correspondent aux sons [a] [i] [l] [m] + 4 le second [ɛ][ɔ][n][s] qui se prononcent comme en français. Et déjà on arrive  quelques chose de plus intéressant: des noms de pays, ou villes, qui se prononcent pareil ou presque en français et en géorgien. Les copier en les prononçant permet  d'associer le son avec la forme sans être trop perdu.
3° jour: on ajoute [u], [v/w], [r]: ça va encore. Plus quelques mots simples (pas forcément les plus utiles au départ, mais simples: flamme, rubis, violette.
4° jour: on attaque les sons qui n'existent pas en français.[pʰ] [] [kʰ]. Ca paraît un peu compliqué, mais il s'agit de sons à prononcer en expirant, comme si on était exaspéré (pfffeuh! teeeeuh!)
(Là aussi, j'ai trouvé de quoi faire, donc promis, il y aura un sujet avec tous ce que je peux trouver sur la prononciation de ces consonnes inhabituelles pour nous pauvres francophones)
Et la on peut déjà rajouter des choses plus thématiques: le nom du pays, des noms de villes, de rivière, la monnaie du pays, des mots de base...

Le nom du pays est déjà un condensé de ce qui m'attend.
En Français, Géorgie. En allemand: Georgien. En Anglais " Djo---djia".
En Géorgien? [sakʰartʰvɛlɔ]. Oups. Ca n'a rien à voir!😅

Et après: j'ai décidé de ne pas me surmener. La première semaine était intensive dans le but d'avoir déjà de la matière: 11 lettres et pas mal de mots à ranger par thématiques. Il faut encore trouver les accents toniques de ces mots, si possible la prononciation. Je tiens dès le départ à apprendre la pronociation la plus correcte possible.
Les jours suivants ont servi à trier cette matière: trouver un pdf (pas cher mais bien utile) pour tracer les lettres apprises à la main. Très important pour moi, pour mémoriser. Et au stylo à plume siouplait, c'est le seul moyen que je n'aie pas une écriture trop moisie: ça demande plus d'application, c'est presque un exercice de dessin. Mais plus je mets de temps à faire quelque chose, mieux je l'apprends.


Je l'ai dit, c'est un défi sans pression. Sans limite de temps. Je ne veux pas me précipiter et faire de l'à peu-près au départ. Donc oui, c'est long et beaucoup de travail au début. Mais c'est toujours plus simple que de prendre de mauvaises habitudes et d'avoir des difficultés à les perdre ensuite.

Je vois des gens dire " boh, l'alphabet ça va, je l'ai appris en 3 sessions d'une heure" De 30 minutes. Yep, un mec se targue de l'avoir appris en 1h30.
Tant mieux pour eux, mais ils ont appris les lettres d'imprimerie, ont-ils appris les lettres dans le contexte de mot? ont-ils appris à les écrire? ont-ils appris à les prononcer? A les prononcer en contexte de phrases? J'en doute.

Moi au bout de 15 jours et à peu près autant d'heures: 21 lettres vues sur 33, Dont 15 bien sues. Les 6 autres, c'est moins la graphie qui pose problème (encore que certaines se ressemblent encore un peu beaucoup pour mon oeil) que d'arriver à me souvenir dans quel contexte on utilise les lettres aspirées et dans quel contexte on utilise les lettres glottalisées ( rhaaa ces 6 là vont être coriaces. Et il en arrive d'autres qui m'ont l'air bien épineuses).
Mais Leitmotiv: ne pas paniquer, ne pas paniquer. S'il faut un mois, il faudra un mois, il n'y a pas d'urgence.
Ce n'est pas la course, même si j'ai très envie de commencer à déblayer l'accent tonique, la syntaxe et la prosodie.

Donc première étape:

- apprendre l'alphabet (reconnaitre les lettres, apprendre les premiers mots)
- pdf sur l'alphabet . Il n'y a que les lettres, je ne peux que vous conseiller de tracer aussi sur un cahier les mots appris via le site, au moins pour voir comment placer ces lettres à la bonne hauteur les unes par rapport aux autres.*
- forvo pour la prononciation, même s'il y en a peu.
- glossika phonics, j'y reviendrai dans un autre sujet.
- un quizlet pas mal fichu, j'ai eu du mal à trouver quelque chose qui n'utilise pas une voix de synthèse en anglais ou en français sur l'alphabet géorgien. Alors non "g" géorgien ne ne prononce ni "gé" ni "dji".
La personne semble être une prof spécialisée, elle a fait des fiches de révisions sur pas mal de choses, y compris le vocabulaire juridique. Je n'en ai pas besoin, mais ça laisse supposer qu'il y a du plus simple et plus intéressant pour moi.

Et comme pour le reste, je vais faire une liste des ressources en onglet, mise à jour avec ce que je trouve. Peut être une page pour ce que je déniche aussi sur pinterest.

*pourquoi apprendre à écrire à la main quand tout le monde utilise les ordinateurs? je l'ai dit, la mémoire passe surtout par l'audition mais aussi par le mouvement pour moi, donc plus j'écris, plus je mémorise. En tout cas bien mieux que si je me contente de lire. Et autant le faire correctement et ne pas me casser la tête à reproduire des lettres d'imprimerie pas super évidentes à tracer. Donc autant chercher les cursives. Qui parfois simplifient les tracés compliqués, ouf!

lundi 7 juin 2021

L'alphabet phonétique international - comment s'en servir

 Parce que je m'aperçois que je n'en avais jamais parlé ici, alors que c'est un outil tellement pratique lorsqu'on sait s'en servir. Et je vais beaucoup l'utiliser dans les semaines qui viennent, donc un topo ne sera pas de trop pour les gens qui ne connaissent pas ou peu.

C'est vrai que c'est un peu relou à apprendre au départ, mais d'une part il n'y a pas besoin de le savoir par coeur, simplement de connaître la notation des sons particuliers à une langue. La bonne nouvelle, c'est que cet outil n'est à apprendre qu'une fois, et de rajouter ce qui manque lorsqu'on apprend un nouveau son qu'on n'avais jamais vu jusqu'alors.
Et d'autre part, même si ça paraît une perte de temps au départ, c'est un sacré gain de temps par la suite, une aspiration, une nasalisation etc..sera toujours notée de la même manière quelle que soit la langue.
Et en sachant quel " code" correspond à quelle lettre, on peut en avoir le descriptif précis ET souvent l'enregistrement.

Parce que [t] est quant même plus simple que "consonne occlusive alvéolaire sourde". Ses différentes variations sont ensuite notées à côté dans le crochet ( aspiration ou éjection pour le géorgien en l'occurence)

Démonstration: ça fait peur, hein?! ALPHABET PHONETIQUE INTERNATIONAL (API). Il doit donc couvrir toutes les possibilités.



















Et plus des trois quarts de la page ne servent à rien pour le français. Je vous propose le même schéma corrigé en ne gardant que ce qui concerne le français standard ( soit celui de France, qui n'est pas plus légitime que celui du Québec, de Belgique ou d'ailleurs dans la francophonie, mais qui est celui le plus couramment enseigné). J'ai fait le ménage.
Ca ne sert à rien d'apprend par coeur la totalité, CQFD.

Bon, c'est bien joli, mais même simplifié comment on s'en sert?

Donc le principe est "un son = un signe". Je ne parle pas de lettre, même s'ils reprennent la forme des lettres. Parce qu'en français, nous avons des sons qui ne correspondent pas à une lettre, mais à deux. "Ch" par exemple, est une convention qui note UN son. Et peut même selon le cas correspondre à 3 sons différents: chat, choeur, cha-cha-cha. 3 possibilités qui seront donc notée différemment en API.
Donc en le connaissant, ça permet d'utiliser les informations données dans les dictionnaires. Imaginons que vous lisiez " chrysalide", sans être sûr de savoir comment le prononcer.
Voilà ce qui est donné par le dictionnaire TLF comme lecture du mot: []

Le mot est toujours donné entre crochets, le ch est indiqué comme [k], le Y se prononce [i], le E final caduc( ou muet) n'est pas indiqué, puisqu'il n'est pas obligatoire en français standard.
Le "r" est très variable, donc il a plusieurs manière de le transcrire, ça dépendant des régions, c'est une lettre qui pose problème.

Dans l'exemple donné, un peu ancien, c'est le "r" parisien qui est indiqué,  cette prononciation qu'on entendait dans les vieilles actualités cinématographiques, et qui disparait. Le "r" le plus habituel se note [ʁ].
J'ai une tendance non standard à le prononcer comme ça. Ce n'est pas l'accent de ma région, ni un défaut d'élocution, juste une particularité personnelle, qui est un défaut en chant ( on me dit que j'ai une prononciation trop douce), mais un avantage ailleurs: ce "r"français est souvent ce qui nous "dénonce" quand nous aprlons une autre langue.Et je n'ai eu aucun problème pour prononcer le "ch" allemand de Bach, ou le x russe.

On va donc noter les sons et non pas les lettres: si plusieurs lettres = un son, on condense. Si une lettre = plusieurs sons, on développe ( exemple dans "oiseau le "oi" correspond à [wa] le "eau" correspond à [o] et le s de prononce [z]: [wazo])























Voilà ce qui nous reste de consonnes, en pratique, une fois ôté ce qui ne nous est pas utile
























Il y a deux paramètres pour les consonnes:le point d'articulation et le mode d'articulation










point d'articulation = l'endroit où le son se prononce dans la bouche. A gauche du tableau: les lèvres, à droite, la gorge, et donc plus on va vers la roite, plus l'articulation recule.
Les noms paraissent barbares mais:
bilabiales = les deux levres. Labiodentale = dents supérieures et lèvres inférieures. Dentale = les dents du haut et du bas. Apicodentale= pointe de la langue contre l'arrière des dents. Apico alvéolaire: pointe de la langue un peu plus en arrière des dents, palatales : le palais dur, et dorsovélaire: la langue contre le voile du palais.











Mode d'articulation, c'est quelque chose de plus difficile à expliquer par écrit
Voisée ( sonore)= on utilise les cordes vocales
Non voisée ( sourde) = on n'utilise pas les cordes vocales.
Nasale : l'air sort par le nez ( ce qui pose problèbe en cas de rhube, si vous voyez ce que je veux dire)











L'important est de voir que les sons son classés en colonnes, ce qui est important: un son peut changer en fonction de celui qui le suit: s'assourdir ou se sonoriser (sans entrer dans le détail, dans "obscur" le b se prononce [p] à cause du [s] qui le suit. C'est ce qui fait que le X peut être [ks] ou [gz]































Je ne vais pas rentrer dans le détail des voyelles, ça fait déjà beaucoup.
L'idée c'est d'utiliser tout ça pour se faciliter la vie.
En particulier lorsqu'il s'agit de noter la prononciation d'une langue étrangère de manière régulière et non au pif " ça ressemble un peu à ça mais pas tout à fait", surtout quand il y a des sos qui n'existent pas dans votre langue d'origine.























NB: il y a une autre chose qui s'appelle " transcription phonologique". C'est moins précis, dans le sens ou on ne note pas la prononciation standard, mais la pronociation particulière à un moment. On la trouve ente barres obliques. L'objectif étant d'avoir une idée de la manière générale de prononcer un mot, pas de savoir comment Untel qui habite Pétaouchnok le prononce avec l'accent régional pétaouchnokien.
C'est ce qui fait la différence entre rose: [roz], en alphabet phonétique et /rɔ.zə/ en trancription phonologique, dans ma région qui fait que le reste du pays adore de moquer de notre pronciation.
(Mouais, quand on ne fait pas la différence entre "brin" et "brun", on ne peut pas se moquer. Au moins je sais différencier linguistiquement un grand brun d'un petit brin!)






















les bonnes nouvelles de Géorgie... et les moins bonnes

Parce que oui j'ai regardé, malgré sa réputation de langue difficile ( surtout vue sur les sites anglophones d'ailleurs) il y a de bonnes nouvelles, glanées ici et là.

Bonne nouvelle n°1
, que j'ai apprise avec plaisir: en géorgien une lettre  = un son. Il n'y a pas XYZ
manières d'écrire un son, ça c'est notre spécialité 🇫🇷, autant que la baguette et le camembert.

Bonne nouvelle n°2: l'écriture est monocamérale. Qu'est ce que c'est que ce truc?
Rien de politique.
J'ai appris ça alors je fais circuler l'info parce que ça m'éclate.
Depuis toujours en français nous employons un système de "casse bicamérale", c'est à dire tout bêtement des majuscules et minuscules.
Qui peuvent être différentes entre elles, on n'en a plus conscience tant c'est ancré, su, appris mémorisé, évident qu'il y a des majuscules et des minuscules qu'on n'a même plus la sensation d'utiliser des codes graphiques très différents selon la place de la lettre dans la phrase.
A-a. B-b; D-d; E-e; F-f etc.
En fait ce sont les cas où les deux lettres sont de la même forme qui font exception: C-c. O-o; P-p.
Pour quelqu'un qui vient d'un système monocaméral, ça fait 2 alphabets à apprendre en même temps, pour indiquer la même lettre, dont la forme varie parfois beaucoup pour la seule raison qu'elle est en début de phrase ou d'un nom propre:

Et encore, je ne parle que des caractères typographiques, si on rajoute les variantes manuscrites, c'est la teuf...
Bémol: bah, oui, donc pas de majuscule indiquant un début de phrase ou un nom propre, ou même un nom commun (les allemands frémissent d'horreur à cette pensée).

Bonne nouvelle n°3: de ce que j'ai trouvé ici où là, en ce qui concerne les formes de politesse, c'est comme en français : 2° personne du pluriel. Là ce sont les anglophones qui n'aiment pas cette idée, les mains dans les poches pour nous.

Bonne nouvelle n°4: il y a des déclinaisons, certes mais avec 7 cas seulement. C'est plus que les 4 de l'allemand et les 6 du russe, mais loin derrière le finnois (15) ou d'autres langues caucasiennes (routoul, lak ou tabarassan, record du monde avec officiellement entre 47 et 53 cas selon les dialectes. Officiellement, ça peut même être beaucoup plus selon les linguistes. Donc ça reste plutôt tranquille.

Bonne nouvelle n°5: il n'y a pas d'article, et les substantifs n'ont pas de genre, donc même s'il y a des mots comme homme, femme, père mère, frère soeur etc.. on ne se casse pas la tête à savoir si le genre biologique correspond au genre grammatical: sans objet.
Et le roi Thamar est une femme: partout on trouve cette explication " elle gouvernait avec l'efficacité d'un homme" mais j'ai trouvé l'explication suivante dans un fil de discussion sur la langue géorgienne, par cdes géorgiens " tout dirigeant est nommé "roi" du moment que c'est lui ou elle qui dirige. "reine " est réservé à la femme du roi, si le roi est une femme, il n'y a pas de reine, c'est tout. D'ailleurs sa fille a été roi après elle" Donc il vaudrait mieux traduire le mot roi par " souverain" ou "chef d'état". Bon, je veux bien les croire concernant leur propre langue, hein...

Bonne nouvelle n°6: Corrollaire de la précédente: il n'y a pas de genre à la 3° personne: pas de il, elle ou ça. Un seul pronom. Enfin une langue qui ne va pas me prendre le chou parce qu'il n'y a pas de pronom neutre, blabla, c'est inacceptable, ha non mais en allemand ou en anglais le pronom neutre est inanimé, ça ne va pas faut en inventer un neutre inanimé. STOP! Visiblement la langue géorgienne a décidé de concentrer ses efforts de complication dans un autre domaine. Mais du coup, ça fait un seul pronom à apprendre au singulier comme au pluriel!

Bonne nouvelle n°7: les mots finissent très souvent une voyelle. Pas toujours, mais pour l'instant, le peu que je trouve et qui finissent en consonne sont des mots très courts, comme des pronoms.
Je suppose que les déclinaisons doivent se faire en fonction de cette voyelle finale. Même les mots étranger empruntés, qui se voient coller un i ou un o final quand ils finissent par une consonne. A se souvenir pour transcrire son nom ou son prénom.
Mon nom finit par un "et" prononcé "é". Si je ne veux pas me retrouver avec un " eti" à l'intalienne, j'ai intérêt à le transcrire phonétiquement.
Aéroport => Aeroporti. Computer => Computeri. Voilà.

Bonne nouvelle n°8: on compte en base vingt.  MERCI!!!!
30? : "Vingt et 10". 40 " deux vingts". 50 " Deux vingt et 10" . Voilà,ça c'est, pour tous ces anglophones qui se moquent de notre soixante et dix, quatre vingt et quatre-vingt dix, prétendant que ce serait la chose la plus incohérente au monde. Non, c'est juste un vestige d'un système de base vingt que les romains ont pollué avec leurs quarante, cinquante , et soixante :p

Moins bonne nouvelle n°1: les cas comptent un ergatif, un truc que je n'ai jamais rencontré ailleurs jusqu'à présent, et qui apparamment remplace le nominatif selon la transitivité du verbe .
Moins Bonne nouvelle 1.bis: des verbes transitifs et intransitifs, et ça peut vite devenir chelou, un verbe transitif dans une langue ne l'est pas forcément dans une autre ...
Moins bonne nouvelle numéro 2
: le système de verbe est réputé très compliqué et irrégulier.
Ca peut faire flipper un anglophone ou un chinois dont la langue est moins branchée verbes.

Mais nous... nous avons le necronomicon:

un seul verbe. Régulier. 7 modes - il manque l'infinitif et le gérondif sur le tableau, et 19 temps.
Dont 3 temps qu'on apprend à l'école et qui ne servent absolument plus ( qui écrit encore au subjonctif imparfait et plus que parfait ou au conditionnel passé deuxième forme?) et un qui ne sert qu'en littérature: le passé simple. Ca ne veut pas dire qu'il ne serve plus du tout, mais dans un cadre spécifique, qui n'est pas le plus urgent à apprendre.
Le tout multiplié par 3 groupes qui ont chacun leur particularité.
Je crois qu'on est parés en matière de verbes relous.

Donc je peux déjà supposer qu'en géorgien aussi il y a les priorités verbales (présent, passé, futur), et tout un tas de trucs qui doient servir une fois par décennie, donc à laisser pour plus tard, si je vais jusqu'à plus tard.
Parce que oui, des mots comme " Gvprkstvni" * ( tu nous épluches) sont théoriquement possibles - en français aussi d'ailleurs - mais apparemment  c'est plutôt de l'argot ( faire dépenser beaucoup d'argent à quelqu'un, mmm une traduction possible et pas si éloignée pourrait être "coûter la peau du...🍑" merci les participants à la discussion)
Je croise juste les doigts pour qu'il n'y ait pas de pinailleries comme les verbes de mouvement russes.

Bon a priori il y a quand même 4 fois plus de bonnes que de moins bonnes nouvelles.

Et puis comment résister à une pépite de mot expressif comme celui-ci?
image transmise par une vraie géorgienne, donc je lui fais confiance

*10 lettres dont une seule voyelle. Peut mieux faire? Oui, le tchèque a des phrases entières ( tout aussi théoriques) sans voyelles Smrž pln skvrn zvlhl z mlh: une morille tachetée se mouilla dans la brume. Pas facile non plus à caser.

dimanche 6 juin 2021

langues autochtones du Canada

 Un petit billet vite fait, car on vient de me communiquer cette ressource qui peut intéresser certains.

Il est souvent difficile de trouver du matériel concernant les langues minoritaires, alors voilà un portail qui recense des ressources pour l'apprentissage des langues autochtones canadiennes.
Principalement le wendat (région du Saint Laurent), le micmac (Nouveau -Brunswick) et l'inuktitut ( grand nord), mais on trouve encore d'autres langues.

Le wendat est ici en rouge brique sous le nom "huron", il s'agit d'une appellation ancienne et étrangère, à éviter.


Certaines sont disponibles en français, quand elles sont mises en ligne par le Québec (coucou les amis québécois !), d'autres en anglais.

clicclic ici!

Journée internationale de la langue russe

 Aujourd'hui 6 juin, c'est la journée internationale de la langue Russe.

Pourquoi aujourd'hui? Parce que c'est l'anniversaire de Alexandre Sergueïevitch Pouchkine, l'écrivain russe le plus célèbre.


Quelques liens pour découvrir l'auteur phare de la littérature russe:
-extraits d'Eugène Oneguine en russe et français ( traduction d'A. Markowicz)
- quelques textes intégrals en version numérique, VO ert FV ( quoique les traductions soient assez anciennes)
- Le long poème " automne", interprèté par l'excellent acteur Innokenti Smoktounovski
- Lu par le même acteur Eugène Oneguine, livre audio https://www.youtube.com/watch?v=DGdPJPvHJA0
Même si vous ne comprenez pas tout, et c'est normal, c'est toujours une bonne chose d'écouter la langue. en essayant de repérer les mots que vous connaissez .
Pourquoi pas en suivant le texte téléchargeable en version originale de la bibliothèque russe, pour associer le son avec l'écrit? ( petit truc d'apprentissage personnel qui fait bien progresser)

Et un petit rappel de mes lectures de cet auteur

Eugène Oneguine
La fille du Capitaine
La dame de Pique

Amusez vous bien!
Всех с Днем русского языка!

Et comment passer à côté de cette date symbolique pour annoncer la bonne nouvelle? A tous ceux qui me suivent ici ou là, et ont découvert les déboires quotidiens et les joies de la reprise d'étude à l'âge adulte.

J'ai réussi mon année et en conséquence: mon diplôme. J'attends maintenant la possibilité de le télécharger ou de le recevoir, mais j'ai les notes qui le prouve. Me voilà licenciée es langue russe.
Et un pas de plus vers la reconversion en traduction!
Etape suivante: le master et la formation en traduction

 

qui vient ici?

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Novembre... réorganisation

Hé oui, après un peu plus de 5 ans de reprise des langues, et de reprise des études un séjour en Belgique, un séjour malheureusement écourté...