jeudi 17 août 2023

Yīn Yuè 音樂, le son de la joie

 Alors non, je ne me suis pas mise au chinois, mais simplement parce que je viens de trouver ça et que ça me parle personnellement, il a fallu que j'aille vérifier si c'était vrai ou pas.

Là, il s'agit des formes anciennes des caractères en question.
Et donc vérification faite, effectivement, le caractère musique 樂 signifie également " joie" " bonheur" 音樂, pour le mot musique complet c'est " le son du bonheur/ de la joie/ de la musique" .

Déjà, ça me plaît!

LA MUSIQUE EST UN MEDICAMENT?

Yep, là où ça devient cool (voire même "baba cool"), c'est que médecine c'est donc le caractère joie/ bonheur/ musique surmonté de " herbe" au sens herbe médicinale.
On soigne donc les maladies avec de l'herbe et de la musique ? :D

Explication ici https://www.epochtimes.fr/caracteres-chinois-designant-musique-yin-yue%E9%9F%B3%E6%A8%82-21208.html

Vous voyez à quoi je pense? Je ne peux pas laisser passer une vanne pareille.
Musique et herbe? Les hippies avaient tout bon!


Les rasta aussi

Donc, dérivons un peu des langues et parlons musique. Ce n'est pas absurde, car les deux sont liées au son. J'en reviens donc à ce que je disais précédemment, mon cheval de bataille.

Ceci dit, sur le rapport entre santé et musique (et plus largement santé et art), il n'est plus à faire.
Il y a en premier lieu les liens évidents entre santé mentale et musique : la pratique de la musique , même à un âge avancé, aide à garder un cerveau en pleine forme. Et ce n'est pas Colette Maze, 109 ans (en juin 2023) et plus de 100 ans de pratique du piano, qui dira le contraire, sa forme et sa vivacité d'esprits donnent envie de devenir centenaire.

Mais il n'est pas nécessaire de commencer dans l'enfance pour en sentir les bénéfices. Quand j'étais en primaire, ma maîtresse de CM2 est partie en retraite à la fin de l'année. Elle a décidé qu'elle allait enfin pouvoir faire quelque chose qui la tentait depuis longtemps mais pour la quelle elle n'avait pas assez de temps : apprendre le piano. Il n'y a pas d'âge pour apprendre la musique, et je le dis souvent il n'y a pas d'âge non plus pour apprendre les langues. " Je suis trop vieux" est une fausse excuse: certes les enfants apprennent plus vite (encore que) mais pas forcément MIEUX. Nous avons en tant qu'adultes des stratégies d'apprentissage, des objectifs plus net que " avoir une bonne note au contrôle", et une meilleure conscience - normalement- du temps et de sa gestion.


Donc les bénéfices de l'art sur la santé cognitive ne sont plus à prouver.

OUAIS, MAIS... PHYSIQUEMENT AUSSI?

Ouaip! Il y a aussi des effets positifs sur la santé physique:  le fait de se lancer dans un nouveau projet entraîne une production de dopamine et  d'endorphine, hormones de la joie qui ont comme particularité de faire baisser le stress et d'être un antidouleur naturel; de faire baisser le taux de cortisol ( et là aussi moins de stress, et qui dit moins de stress, dit moins de tensions physiques, moins de risques cardio-vasculaires...)
Cet effet est utilisé d'ailleurs à l'hôpital, voilà un exemple , un étude surnommée " pansement Schubert", menée en soins palliatifs, qui a montré une nette baisse du stress des patients lorsque les soins, pansements et bandages étaient effectués en présence d'instrumentistes qui jouaient pour les malades. Mais aussi, de manière plus inattendue bien que logique, une amélioration de la santé des médecins et soignants.
L'idée est belle d'avoir en plus utilisé la musique de quelqu'un qui a été gravement malade durant sa courte vie. Si la musique de Schubert est efficace pour calmer la douleur, le premier qui l'aura constaté est Schubert lui même.

Sans aller jusque là, on peut mettre en avant d'autres effets physiques de la pratique d'un instrument. Amélioration de la dextérité, de la souplesse des articulations (piano, guitare, cordes, harpe, évidemment... mais en fait quasiment n'importe quel instrument), nécessité d'avoir une posture dynamique (= moins de maux de dos), effets sur la respiration et le souffle (chant, instruments à vent), capacités améliorées de concentration, réorganisation cérébrale qui permet d'améliorer la vitesse de résolution de tâches complexes, la motricité fine, etc..

et les percus? Je pense que tout percussionniste pourra confirmer que sa pratique est digne d'un sport. Tout en améliorant la coordination des membres.
Pour le plaisir, un solo de Carl Palmer, un de mes batteurs favoris (et pratiquant de judo aussi). au passage, il a 71 ans et une forme olympique.


ET POUR LES LANGUES?
J'ai aussi parlé précédemment du lien entre apprentissage des langues et de la musique. Les deux sont liés, si j'en juge par mon expérience personnelle. Je progresse beaucoup plus vite en musique quand je la pratique en parallèle des langues et vice versa (ne serait-ce que parce que j'écoute des chansons dans les langues que j'apprends).

Mais aussi, parce que l'écoute et surtout l'écoute de genres musicaux complexes ( je veux dire, aller un peu plus loin que le " compositeur aussi créatif qu'un Simon") développe l'oreille et permet par ricochet (voilà de la musique électro largement plus recherchée que le précédent) d'entendre plus de sons variés. Car une des difficulté des langues éloignées de celle qu'on parle, c'est la présence de sons inconnus en français, que notre oreille, par habitude, filtre et transforme ( le son " ch" français et le " ch " russe sont articulés différemment, et pour arriver à les produire, il faut d'abord arriver à entendre la différence.)

Evidemment, pratiquer la musique aide à améliorer l'oreille, mais en écouter, c'est déjà pas mal. Il y a 2 ans, j'avais un cours d'allemand le lundi, de 11 à 13h00, en ligne. J'avais pris l'habitude un peu avant, de pianoter, quelque chose de simple, des gammes, des arpèges, de 10h15 à 10h45.
Et bien, j'étais plus concentrée pour suivre mon cours.

Souvent, en ce moment je joue plutôt le soir, après avoir faite le reste, mais en cette saison, il fait trop chaud le soir dans la pièce où est le clavier. Je joue plutôt vers 16h00 ou 17h00, entre deux activités. Ca me permet de couper, de passer par exemple du russe à l'anglais, tout en ayant reposé le cerveau avec une autre activité. Je fais en général pareil avec un peu de sport à d'autres moments. entrecouper les activités par une autre toute différente permet de ne pas saturer mentalement.

OUI, MAIS TOI , T'ES DOUEE,  ALORS QUE MOI...

Il y a toujours des extraterrestres qui ont une facilité à apprendre et à retenir très vite de nombreuses langues ou trouver d'instinct la bonne manière de se dépatouiller avec n'importe quel nouvel instrument qu'on leur colle dans les mains.
Mais d'une part, ce n'est pas la majorité des gens, les hyper polyglottes ou les multi instrumentistes sont aussi rares que des champions olympiques et tout aussi entraînés.

Se retrancher derrière " ha oui mais lui, il parle 50 langues, je ne peux pas en faire autant" ou  " yep, mais y'a ce gars là, il a enregistré tout un disque* tout seul à 19 ans où il a joué de tous les instruments, genre vraiment tout seul... j'y arriverais pas". Yep surtout si tu as 46 ans comme moi, c'est en effet un mal parti pour les 50 langues ou les 27 instruments. MAIS...

Mais, dis-moi, est-ce que quand tu vas faire un footing, tu lorgnes sur les performances du champion olympique de marathon, ou est-ce que tu es juste content de passer le temps, d'améliorer ta forme et tes propres résultats, de te changer les idées, de te faire d'autres potes fans d'athlé...?
Est-ce que tu vas renoncer à apprendre à danser parce que tu as dépassé l'âge du concours d'entrée à l'opéra de Paris, ou est-ce que tu vas trouver un cours pour adultes débutants et te dire " ça m'a toujours tenté(e), et si j'essayais?")

Voilà, donc, admirer des gens pour leur compétence c'est bien. Tenter de faire quelque chose soi- même c'est mieux. Et tenter de faire quelque chose soi-même en gardant en mémoire ces gens, tout en sachant qu'on n'arrivera pas à leur niveau, mais s'en inspirer quand même, notamment pour la partie "sérieux , travail, exigence , autodiscipline" c'est encore mieux.
Pas un musicien professionnel n'y est arrivé un jour, tous absolument TOUS  vous diront que ça nécessite d'abord de nombreuses heures de pratique, de gammes, de travail d'intervalles, d'erreurs et de correction, de travail seul et en groupe, d'heures et d'heures d'écoute pour se former les oreilles. Des trucs pas toujours les plus passionnants, un peu comme des listes de vocabulaire ou des règles de grammaire à revoir régulièrement même si on aimerait avancer ailleurs.
Celui qui dirait le contraire serait un affabulateur (et j'ai bien ri devant l'interview d'une "chanteuse" d'un groupe désormais oublié et dont je tairai le nom par mansuétude, qui disait avoir pris des cours de chant pendant 2 ou 3 mois avant d'estimer avoir suffisamment appris. Sa voix était atroce, mais son égo se portait bien)

Pas un polyglotte sensé ne dira qu'il apprend les mains dans les poches. Là aussi, il faut des heures et des heures, de la régularité, de la concentration, de la stratégie.
Rien ne me met en rogne plus que " oui mais pour toi c'est simple, tu as le don des langues".
Non. J'ai des stratégies et une oreille entraînée. Quand on me dit que j'ai un don, ça revient à nier la somme de travail qu'il faut pour atteindre ne serait-ce qu'un niveau B2. On y arrivera plus vite si on ne fait que ça 6h00 par jour, de même qu'on peut espérer progresser vite en musique si on ne fait que ça. Mais encore une fois, c'est du travail. Du temps. Une vision de l'objectif qu'on vise. Et de la régularité. Scoop: On peut progresser même en n'en faisant pas 6h00 par jour, mais en s'y consacrant avec sérieux.
C'est une bonne nouvelle, non?


* Bon, je vous file quand même la playlist du disque en question parce que ouais, c'est MEGA impressionnant. C'est un disque varié, musicalement exigeant, donc ça vous fera déjà un bon truc à écouter pour améliorer votre oreille et votre santé mentale et physique, surtout si vous vous mettez à danser en écoutant  :)
Finalement il me motive bien musicalement, l'ami Nelson, et pas seulement pour apprendre de l'argot en anglais, Yep, et je maintiens et je suis à peu près sûre que s'il était encore là pour témoigner, il n'aurait pas un autre discours: même avec du talent et des facilités, il ne serait pas arrivé à ça s'il n'avait pas passé tout son temps libre à faire de la musique. Derrière chaque " prodige" il y a surtout un sacré bosseur.
Je n'ai pas autant d'ambition, mais c'est un exemple motivant à faire un peu plus.

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