samedi 2 février 2019

projet " sous-titrage" de films russes

Donc je disais hier que j'avais une annonce spéciale liée au russe. J'ai fais connaissance en novembre, via Tandem, d'un très sympathique monsieur, nommé Sergei, grand fan de cinéma comme moi. Et en parallèle des discussions en russe et en français, a germé dans nos têtes un projet commun: je veux faire de la traduction, il fait partie d'une association pour la promotion du cinéma russophone, qui organise un gros festival de cinéma tous les deux ans, et cherche des volontaires.

Donc, ni une ni deux, nous nous sommes attelés en binôme a un exercice de sous-titrage en amateurs, lui qui fait le relevé des dialogues et le minutage, puis s'occupe de les caler avec le son et l'image, et moi, entre les deux étapes, pour la traduction.

La collaboration se passe super bien, j'attendais la correction des dernières coquilles ( ma barre espace déraille et certaines lettres aussi, donc parfois des mots se collent ou des lettres manquent)  pour en parler:
C'est officiel, notre première traduction à 4mains est maintenant visible en ligne.
Il s'agit d'un court-métrage de1972. Les amateurs de cinéma y reconnaitront dans le rôle du diable Aleksandr Kaidanovski, qui tenait le rôle principal dans Stalker, film d'Andrei Tarkovski ( très spécial, mais regardez-le, c'est un bon film de dystopie assez planant).



Je suis super-super-super fière du résultat de notre collaboration et... ça va continuer car on s'est bien amusés à travailler en binôme (en plus, ça fera une super expérience à mettre sur un CV pour se spécialiser en traduction, et j'avoue qu'en particulier, la traduction de sous-titres m'intéresse beaucoup, je suis toujours exaspérée quand je vois du travail, même amateur, bâclé et plein de fautes .. qui ne sont pas des coquilles. Ce n'est pas parce qu'on le fait gratuitement et pour son plaisir que ce doit être n'importe-quoi.

Donc prochainement, d'autres courts-métrages avant qui sait, d'attaquer quelque chose de plus ambitieux peut-être.


vendredi 1 février 2019

les langues internationales, le problème de l'espéranto et de l'anglais

Suite à ce que je commençais à dire sur le précédent sujet, mais que j'ai préféré au final séparer. Car il y a beaucoup à dire.



J'assume donc totalement: l'idée en soi de l'espéranto est plutôt cool. Et je serais 100% d'accord pour que cette langue artificielle, ou une autre, soit choisie comme "lingua franca" internationale plutôt que l'anglais, plutôt qu'un mauvais anglais, qui en plus semble justifier une suprématie et un sentiment de supériorité des pays anglophones.


Ce qui a deux conséquences:

- certains anglophones, qui ne font pas l'effort d'apprendre des bases d'autres langues, convaincus que ça ne sert à rien car tout le monde apprend la leur.
Je parle plutôt bien anglais, il m'est arrivé de faire celle qui ne le connaissait pas parce qu'on m'avait abordée dans la rue d'un très cavalier " Hey, girl, where is.."sans avoir la simple politesse de me dire " excuse me, do you speak english?. J'ai un jour conseillé à quelqu'un sur un forum qui venait voyager en France et s'inquiétait de notre réputation de nuls en anglais d'apprendre par coeur la phrase " bonjour, désolée je ne parle pas français, est-ce que vous parlez anglais?", même si c'était la seule qu'elle apprendrait de sa vie, et que d'un seul coup, les gens feraient l'effort d'essayer de lui répondre , même avec un accent moisi.

Ca a le don de m'énerver qu'on estime "obligatoire" de connaitre l'anglais au point de ne même pas demander si c'est le cas.
Et récemment en manif à Bruxelles, j'y ai eu droit par, quelqu'un venu marcher pour le climat, probablement depuis Londres, qui m'a spontanément filé ses tracs en me les expliquant en anglais. Dans un pays officiellement trilingue français/ néerlandais/ allemand.

Ma réaction:
" vous parlez français?" no
" Sprechen Sie Deutsch?" no
" habla usted español?" no..
" spreek u nederlands?" encore no.
"вы говорите по русски?" évidemment que no.
Bon, ben je fais l'effort de te répondre dans 5 langues différentes, tu pourrais au moins faire celui de me demander si je parle la tienne avant de me filer tes tracts.
Oui je suis susceptible surtout quand on me démarche sans avoir même la plus élémentaire politesse de dire "bonjour" au début de la phrase :D

ce qui amène à la deuxième conséquence

- Demandez aux Français pourquoi ils veulent apprendre  l'anglais la réponse sera 99 fois sur 100: "parce que c'est obligé" pour le travail, pour les voyages, parce que c'est "la langue internationale", mais leur motivation personnelle n'est nulle part.Passion pour la littérature anglais? Pour les séries anglaise? envie d'aller visiter le grand canyon ou le bush australien? non, juste "obligation". On ne fait jamais rien de bon par obligation. Et pourquoi s'astreindre à quelque chose qu'on n'aime pas, ou qui ne nous attire pas, sous prétexte que c'est ce que la société attend. On n'y sera pas forcément bon, au mieux , moyen, sans grande conviction, alors qu'on ferait peut être des étincelles dans une autre langue. Franchement si vous avez toujours eu envie de visiter le Mexique ou l'Argentine, ou une passion pour le cinéma néoréaliste, autant apprendre l'espagnol ou l'italien,ce sera un plaisir et pas une obligation. Et tout ça parce que c'est rattaché à quelque chose qui vous intéresse. L'anglais m'ennuie profondément dans sa dimension " internationale "ou " affaires " ( déjà les affaires  et le commerce, ça me gave rien que d'y penser). Par contre discuter de Neil de Grasse Tyson avec une canadienne à Toronto,ça c'était sympa, me marrer en écoutant les textes délirant des Toy Dolls, ça j'aime, visiter les Cotswolds ça ça me tente. Mais dans l'absolu, j'assume totalement aussi d'avoir atteint un niveau qui me suffit pour ce que je veux faire ( surfer sur le net, lire un peu en VO, écouter de la musique, discuter de sujets  normaux avec des gens normaux). Il me suffit et je n'ai pas vraiment envie de creuser d'avantage, n'ayant pas envie de donner des cours de français outre-manche.Le concept de la virgule d'Oxford me fait sourire, mais je n'irais pas me prendre la tête avec ça non plus. Comme 9 personnes sur 10 au moins, y compris parmi les anglophones de naissance.

Lauriane, qui a lancé l'idée du marathon des langues, expliquait que cette obligation vis à vis de l'anglais, peut être un vrai frein: on est mauvais dans la langue obligatoire, pour X raisons ( ce n'est pas un choix, on n'a pas forcément une affinité particulière avec elle..) donc on pense qu'on sera mauvais dans les autres. Et ce qui a débloqué les choses pour elle, c'est d'essayer le portugais avec lequel elle s'est découvert une vraie affinité. Et pourquoi pas? On a aussi besoin de francophones qui apprennent le portugais, et un interprète portugais-français aura toute sa place à la commission européenne ;)

Dans mon cas, j'ai réussi a échapper à l'anglais scolaire, qui aurait fait plus de mal que de bien,vu qu'on m'a donné le choix des langues, j'ai cassé les pieds au collège qui voulait m'imposer l'anglais. Donc non, allemand LV1 et espagnol LV2. Ils ont fait des pieds et des mains pour me faire changer d'avis, parce que ça leur posait problème, il était quasiment un fait établi, gravé dans le marbre que l'espagnol et italien LV2 avaient lieu en même temps que l'allemand LV1, car il était aussi un fait établi et gravé dans le marbre que tous ceux qui faisaient allemand faisant anglais LV2. On m'a priée, menacée,  essayé de convaincre mes parents de me " raisonner", que je ne pourrais jamais faire d'études supérieures si je n'apprenais pas l'anglais, que ma vie était foutue... Ben non. Non seulement cette prédiction ( dont j'avais bien compris, et mes parents aussi, que c'était juste pour ne pas refaire les horaires)  ne s'est pas vérifiée,puisque j'ai fait fac d'allemand avec option espagnol, mais en plus j'ai appris l'anglais à 23 ans, quand j'étais au chômage, en institut, en profitant des tarifs chômeurs. Et j'ai atteint un niveau supérieur en 1an et demi à ce que j'aurais eu en 7 ans de collège + lycée, parce que c'était mi labo de langues, mi petits groupes de niveaux, avec tests réguliers en face à face avec les instructeurs qui mettaient l'accent sur la communication.

Mais le cas que je mentionne pour l'anglais m'a quand même rattrapée avec l'espagnol, que j'ai appris plus par envie de voyager que par réel intérêt pour la culture en particulier d'un ou de plusieurs pays où il est parlé. Et que j'ai envie de réactiver juste parce que " ça serait dommage de le laisser rouiller". En fait j'aimais bien, à la base... j'avais des profs super au collège, jusqu'à ce que je tombe au lycée sur des profs qui m'ont dégoûtée : le fan de sport qui ne faisait travailler que sur des articles en rapport avec Indurain, les clubs de foot, les Jo de Barcelone, les courses auto et que sais-je, la prof allumeuse en minijupe et chaussures lamées qui s'asseyait sur la table ( mais flinguait le malchanceux Perdo, 18 à l'écrit, 6 à l'oral, parce qu'il parlait avec l'accent "pas académique"  d'Estremadura, appris avec sa grand-mère). Et celui de terminale, pas mauvais dans ma mémoire, mais dont je ne me souviens pas tant les deux précédents étaient allumés...
Mais voilà, je n'ai pas encore trouvé le truc qui ferait tilt pour me lancer à corps perdu dans l'espagnol. Alors que le Russe LV3, choisi totalement par hasard, presque à la courte-paille avec le chinois, a été un coup de foudre immédiat, pour la langue, pour la ou plutôt les cultures du pays, pour l'histoire, pour les légendes slaves, les paysages, etc...
J'ai tout simplement plus d'affinités avec les cultures  et les langues slaves et germaniques, ce que j'ai parfois du mal à faire comprendre à des gens, d'autant plus en étant native de PACA. " Comment?Mais tu es du sud et tu aimes la musique et tu n'as jamais fait d'italien?".. ben non, je le comprends un peu, j'aime bien Marcello Mastroianni, Vittorio Gassman et la voix de Paolo Conte, mais je n'ai pas d'attirance pour la langue elle même. Autant dire un crime de lèse-majesté quand on vient d' Avignon.

Ma che, l'italien, ma, c'est  la langue dell'amore.. Ben oui, si vous voulez, mais je suis plus sensible aux poèmes de Pouchkine ou Essenine, v'voyez? Et l'italien,c'est aussi Dante et les cercles de l'Enfer, donc on continue les clichés?

Ce qui m'amène au problème de l'Espéranto. Langue artificielle, donc taillée pour la communication internationale, beaucoup plus que l'anglais.
Le souci de l'anglais c'est d'avoir une foule de cultures riches sur plusieurs continents : on peut légitimement être passionné par la culture western, ce qui était le cas d'une collègue de travail qui a sillonné les USA de long en large, en se foutant totalement de son accent franchouillard, ou kiffer le rugby, ou le rock britannique ou être tombé en pâmoison devant les paysages de Nouvelles Zélande chez Peter Jackson, se passionner pour la peinture de Turner, avoir rencontré un(e) charmant(e) australien(ne), ou juste crever d'envie d'aller plonger à la Barbade, ou vouloir aller travailler au Canada... tout ça se sont des raisons légitimes et solides d'apprendre l'anglais.. et dont 99% des gens qui veulent apprendre l'anglais sont détachés.

L'espéranto a le problème inverse: il n'y a pas de culture espéranto, il n'y a pas d'Espérantie à visiter (même si les espérantistes clament qu'elle existe et est mondiale), il n'y a pas de cuisine espérantie, les productions directement en espéranto sont une poignée, les publications sont avant tout des traductions d'autres langues, la chanson en espéranto est loin d'avoir l'audience internationale et se cantonne à des concerts..aux colloques d'espéranto. Je crois que vous voyez la limite. Ce qui fait qu'au final, la bonne idée n'a pas pris, comme c'est le cas pour les autres langues forgées.
Une langue n'est pas qu'une langue, c'est tout ce qui va avec.
Et en pratique le nombre de locuteurs qui l'apprend est estimée avec précision entre 100 000  et.. 10 millions. Pur comparaison, le français, locuteurs natifs et apprenants confondus est estimé à 250/ 300 millions de locuteurs, et le japonais qui n'est aprlé qu'au Japon ( ce qui est donc le cas inverse de l'anglais, une langue liée à une seule culture très isolée géographiquement) à 128 millions de locuteurs.
Il y a 330 000 locuteurs d'islandais, donc en fourchette basse, vous avez plus de 3,3 plus d'interlocuteurs possible en apprenant l'islandais. 467 000 locuteurs de frisons occidental, ce qui en fait une langue en gros 4,5 fois plus courante que l'espéranto.
Ok, ok, j'ai pris l'estimation basse, soyons optimistes, prenons l'estimation haute.
Le zoulou( isiZulu) compte 12 millions de locuteurs natifs, et 16 millions de langue seconde ET est doté d'une culture particulière, attractive, une musique, des revendications ethniques. Le tchèque compte 11 millions de locuteurs estimés, peut être aisément lié à un lieu, une culture, une musique,une histoire...

Et c'est le problème, je pourrais comparer avec d'autres langues inventées, notamment celles de Tolkien qui ont leur petit succès ( parce que Tolkien étant un philologue et polyglotte, et surtout un génie dans son domaine, il a construit ses langues dans un cadre plus vaste, en leur adjoignant des légendes, une géographie, une mythologie... Je n'irais pas jusqu'à dire qu'il y a 10 millions de gens qui les apprennent de par le monde, car je ne trouve pas de statistiques, mais, il est vrai surtout dans le monde anglophone, il y a de l'offre de la demande

Les langues artificielles sont un sujet intéressant dans l'absolu, pour leur côté expérimental plus que pour leur potentiel (la limite étant probablement le "toki pona", quelques centaines de locuteurs, à quelques milliers au plus que vous pouvez apprendre en quelques jours: 123 mots, pas un de plus, et il n'y en aura pas un de plus, le dico toki pona est volontairement gelé. Par contre pour la précision, vu qu'un seul mot sert à désigner tout ce qui est sous la taille, c'est mal parti pour expliquer qu'on a mal au pied, au mollet, au genou, à la cuisse ou à la hanche).
Ou le solrésol, encore plus bizarre, expérimentation  française du XIX°siècle autour des 7 notes de la gamme, "parlable" donc avec des instruments, et évoquée dans Rencontre du 3° type. Codable aussi en 7 signes et 7 couleurs. Cool pour faire passer un message secret.

Là j'ai limite envie d'apprendre le toki pona pour UNE raison.La plupart des gens qui le pratiquent sont au canada, il y a donc des chances que personne ne le parle ailleurs. Donc: pour répondre en toki pona aux casse-pieds qui vous démarchent par téléphone. 👹

Mais il y au autre type de langue forgée, qui me parait plus intéressant et important que l'espéranto ou toute autre langue parlée: la langue des signes, car elle correspond à un besoin réel qui n'a pas d'autre possibilité se s'exprimer, et mériterait un enseignement plus vaste et peut être une harmonisation internationale, puisque presque chaque pays à la sienne ( il y en a même une spécifique à la Belgique francophone)
Le braille est différent, ce n'est pas une "langue des aveugles" c'est un système d'écriture qui vient se coller à une langue préexistante, donc oui, on peut coder de l'espéranto en braille, ça reste de l'espéranto. 
 
Qu'il y ait des spécificités à chaque culture ( un signe pour dire igname sera utile dans un endroit du monde et pas dans un autre), mais c'est vrai qu'une base commune serait bien pour permettre un minimum d'intercompréhension des sourds au niveau international. Il y en a 3 différentes rien qu'au Nigéria ou en Malaisie.

Evidemment là, vu que l'émission est visuelle, il ne s'agit pas d'un support écrit, il y aura de l'interprétariat possible plutôt que de la traduction.

Donc, oui si je devais apprendre une langue inventée, ce serait clairement plus la langue des signes que l'espéranto. Mais c'est une décision personnelle, libre aux gens qui sont attirés par l'espéranto de l'apprendre, JE préfère en apprendre une autre.
J'ai même envie de dire qu'entre le russe et l'allemand, j'ai déjà trouvé celles qui me conviennent, donc tout le reste ne peut être qu'un plus, par curiosité, mais sans passion, et je serais bien en peine de dire " ha j'ai trop envie d'apprendre ceci ou celà". Le japonais et l'espagnol sont plus liés à l'idée de voyage, le chinois ou le coréen m'intriguent vaguement, la seule bonne raison que je pourrais avoir pour apprendre une nouvelle langue à laquelle je n'ai pas pensé serait de sortir avec quelqu'un qui la parle. Bien évidemment que si des choses s'étaient passées avec au pif et tout à fait au hasard un des ukrainiens de l'été dernier, j'aurais appris des bases d'ukrainien. Ou d'arabe pour un égyptien, ou de grec moderne pour un grec... c'est du simple respect de la personne que de faire un pas vers elle au lieu de dire comme beaucoup de gens de ma connaissance ( y compris dans mes proches) " bah, elle est japonaise/ chinoise/ polonaise et on parle en anglais ça suffit bien"
Mais ça m'arrangerait de sortir avec quelqu'un qui soit locuteur natif d'au moins une des langues que j'apprends. Un québécois, ça marcherait aussi, hein...

anecdote: un français que je connais s'est disputé plusieurs fois avec sa femme japonaise pour un souci de décodage de l'anglais. Pour lui " nevermind" signifie " ne t'en préoccupe pas", et pour elle " ça ne te regarde pas"...C'est quand même dommage d'en arriver à se friter avec son conjoint parce qu'on aura mal décodé ce que veut dire quelqu'un dans une langue qui est seconde pour chacun ;)

moocs de langues...


Une petite information rapide, pour parler de moocs de langues qui commencent bientôt.


Si vous ne savez pas ce qu'est un mooc , cliquez ici (article de 2013)

Le format mooc est encore peu développé pour ce qui concerne les langues, contrairement à tout ce qui est sciences et techniques, mais il s'en développe de plus en plus dans divers domaines.

 Y compris dans la fonction publique, qui a compris que pousser les employés territoriaux à suivre une formation depuis chez eux, c'est mieux que de devoir jongler avec les horaires et donc vider des services en envoyant des effectifs à Pétaouchnok pour 2 ou 3 jours de formation.
Normalement elle est quand même supposée se faire sur le temps de travail il n'empêche que, dire à un employé " tu vas faire ta formation sur ton temps de travail, mais depuis chez  ou depuis la salle de formation de la mairie", ben c'est toujours des frais de transports qu'il n'y a pas à prendre en charge. Je vous assure que quand j'ai eu à passer 2 jours et demi en pleine cambrousse près de Manosque, dans un lieu non desservi parles transports en commun, pour une formation sur "l'écrit administratif", ben j'aurais largement préféré qu'on me dise d'aller la faire à la mairie centre-ville ou n'importe quelle salle municipale accessible en 15 minutes de bus.

Mais, voilà l'offre se développe aussi pour les langues, souvent gratuitement ce qui est un plus pour découvrir une langue qu'on ne connait pas avant de se lancer dans une formation onéreuse, et voir si on a une réelle affinité avec la langue en question.
Ou rafraîchir ses connaissances, tranquillement depuis son fauteuil, sans la pression d'un groupe ( pour certains  ce peut être un moteur, pour d'autres, un blocage)
Ou découvrir, par curiosité, une langue à laquelle on n'avait pas spécialement pensé...

Certains sont accessibles périodiquement, mais sur un temps limité, d'autres n'ont pas de limitations de temps et peuvent être rejoints n'important quand.

Commençons par les 3proposés par l'Inalco (ouaip, rien que ça, comme quoi ce ne sont pas de petites structures inconnues qui s'y lance, mais aussi des établissements renommés - il y a aussi des moocs signés de la Sorbonne, d'Arts et Métiers, des Mines, de Polytechnique.. sans compter les universités français ou étrangères - et même de l'ULB, c'est dire  ;) ) qui commencent ces jours ci

Kit de contact en chinois: pour la 3° année consécutive. J'y avais pris part lors de la première édition, c'est une initiation très sympa, proposée entre autres par Joël Bellassen, une référence pour l'enseignement du chinois aux francophones. Je l'ai trouvé très intéressant, même si je n'ai pas vraiment accroché à la langue elle même, dans la mesure où à ce moment là, je suis vais dans ma ville des cours de japonais. Mais comme le japonais s'inspire beaucoup des caractères chinois, même si la langue est très différente, on va dire que c'était un plus intéressant " étymologique".
Il commence lundi prochain ( 4 février) et dure 7 semaines. Les inscriptions sont possible jusqu'au 11mars.

Kit de contact en tchèque 
Pas testé, même s'il me tente bien, mais pour cette année, ce serait trop compliqué: mes cours de fac reprennent justement lundi . Mêmes dates que pour le chinois.

Kit de contact en arabe
Pas testé non plus, il commence le 7 février. Inscriptions jusqu'au 23 mars.

Ces 3 là en sont à leur 3°édition ( toujours à peu près à cette époque de l'année), il y a fort à parier qu'ils seront reconduits l'an prochain. Tous sont accessibles aux vrais débutant. De mon côté j'aimerais que de nouveaux moocs soient proposés en japonais ou en russe, par exemple, les deux langues sont aussi proposées par l'Inalco dans leurs locaux. Mais ça n'est pas à l'ordre du jour, ils envisagent birman, berbère, hébreu, turc et mazatec - une langue améridienne, sûrement intéressante, mais qui n'a pas grand chose à voir avec le O de I(nstitut) NA(tional) des L(angues) et C(ultures) O(rientales)

Non accessibles actuellement, mais régulièrement reconduits.

Spice up your english: un mooc  pour faux débutants en anglais qui veulent réveiller et " épicer" leur anglais. Proposé par l'Université Libre de Bruxelles,, il peut être certifiant ( le certificat coûte80€, ce qui reste quand même moins cher qu'une inscription en formation en présentiel)

Tous ces cours sont dispensés en français.

Mais  d'autres catalogues internationaux en proposent avec d'autres langues de support:

  • Futurelearn est une plateforme anglophone, et donc tous les cours sont en anglais, ce qui nécessite une base en anglais. Je l'ai testée pour la découverte du néerlandais, c'est assez compliqué, à causse de la proximité des deux langues, mais dans la mesure où il n'y a pas de moocs de neerlandais via le français, c'est un peu la seule possibilité.

    Donc chez Future learn, on peut apprendre le néerlandais, l'anglais courant, l'anglais du travail,  l'allemand du travail, les bases de l'irlandais, du norvégien, du coréen, de l'italien et de l'espagnol ( le coréen a été rajouté depuis mon dernier passage..)
    Et le néerlandais a disparu.
    Ceci dit, pour ceux qui ont déjà un niveau satisfaisant d'anglais ( les cours prennent en compte que tous les inscrits ne sont pas anglophones natifs, et donc on est plus proche du "globish" que du niveau d'Oxford ou Cambridge)
    Pour les plus avancés en anglais, il y a aussi de quoi faire dans l'onglet littérature: Shakespeare, la poésie de Robert Burns, Jane Austen, l'histoire des Tudors, la paléographie en Ecosse...Autant l'anglais m'ennuie profondément quand on le considère comme langue de communication,son aspect " globish" justement, coupé de toute culture, ce qui en fait une langue aussi peu intéressante à MES yeux ( et j'insiste sur le mes) que l'Espéranto*, autant découvrir la poésie de Burns me tenterait pas mal si j'avais plus de temps.

* j'assume totalement ma partialité j'y reviens dans le sujet suivant... car ça nous éloignerait des moocs

  • Coursera: là aussi la majeure partie des moocs utilise l'anglais comme support, mais le catalogue est nettement plus international.
    Je n'ai pas encore testé les cours de cette plateforme, mais je vois de l'anglais ( plutôt orienté vers le travail et les affaires) , le chinois, le coréen, plusieurs niveaux de russe pour étrangers ( et là je vais aller y voir de plus près) l'espagnol en espagnol, voire si vous êtes vraiment à fond, le chinois avec le russe comme langue support...
  • Sillage: ici ce sont des "FLOT" ( formation en ligne ouverte à tous), sans limite de temps, à commencer n'importe quand, qui a l'originalité de proposer des langues anciennes. Ne les oublions pas, et pour qui veut apprendre le grec ancien et le latin, il y a donc aussi de quoi faire sur le net. Cliquer l'onglet " langues"
    Et là, concrètement, il y a un intérêt, tant le français doit au grec ( pour les termes techniques comme hé bien, le mot technique par exemple. Et savoir que le H muet au début d'un mot d'origine grec a une raison d'être là - un eta muni d'un esprit rude, ne me remerciez pas - aide à ne pas faire de fautes). Et le latin, ben... sans le latin, sans le latin.. le français ne serait pas ce qu'il est.

1° février, 1° bilan post partiels

Et premier bilan depuis le retour en force de l'allemand dans ma routine quotidienne en fait.


Je n'ai pas encore à l'heure actuelle les résultats de tout, mais j'ai déjà eu une très jolie surprise inattendue avec la philosophie où j'ai fait mieux que ce que je pensais, je tablais sur un 10/20, juste pour ne pas avoir à la repasser en juin, et donc.. j'ai fait mieux que ça, beaucoup mieux que ça.
Certes ça n'était pas un examen niveau bac philo de section littéraire avec coeff 7, la matière est récente en Belgique et bien plus allégée que 7h00 par semaine, mais comme je n'avais plus fait de philo depuis 1995,  je ne la sentais pas trop, et j'ai réussi mieux que certains desétudiants pour qui ça ne remonte qu'à juin dernier.
Ceci dit, c'est typiquement le genre de matière où il faut s'être construit un culture progressivement et entre la moi de 18 ans en 1995 et la moi de 41 ans de 2018, la différence principale, c'est 25 ans d'expériences, de lectures et de culture générale, dont le Tao te king, le Banquet, l'avenir d'une illusion, le fabuleux Maurice et ses rongeurs savants ( livre de Pratchett que je met aussi au pinacle des thèmes-philosophiques-sans-en-avoir-l'air) etc...

Pour ce qui est des autres matières, je ne sais pas encore: le contrôle continu en russe écrit/oral est plus que bon, les examens se sont plutôt bien passés ( et hop, un 17,5 à l'oral). L'Allemand aussi, c'est plié, 15,5 à un partiel , 17,5à l'autre. Que demander de plus?;) Oui je frime et je suis super contente. Mais c'est super encourageant.

Pour les autres matières, contrairement à ce que j'avais connu en France, quand deux matières marchent ensemble en Unité de valeur (ou d'enseignement, je crois que ça à changé de nom, et les terminologies belge et françaises sont différentes), quand deux matières marchaient ensemble, donc, pour avoir l'unité validée, en l'absence de coefficient, si on avait eu 17 à une matière, un 3 suffisait à la seconde, car 17+ 3= 20. 20/2= 10 donc la moyenne, donc ça passait.? J'en ai sauvé quelques une comme ça, pas des catastrophiques non plus, plutôt des 8/9 compensés par des 13 ou 14...

Là, non.
2 Matières marchent ensemble dans une UV, avoir 17 à l'une n'est pas suffisant, il faut quand même un 10 dans l'autre, sinon, la note supérieure à la moyenne est gelée, il n'y a pas à repasser cette matière, mais l'Unité entière est gelée jusqu'à ce qu'on ait la moyenne dans la seconde matière.
D'une part ok, pourquoi pas: ne pas valider une matière où on aurait eu un bouillon, ça se tient,  mais d'autre part, où est donc la logique de les grouper, si c'est pour les considérer quand même séparément?Je  la cherche encore...

Enfin, je verrais bien, les seules matières qui importent pour moi, pour la suite, sont les langues, le français et la linguistique, le reste n'est que pour la gloire. A priori, l'histoire ça devrait aussi être bon, donc quoi qu'il en soit, l'UV " histoire-philo" devrait être validée.

Ca c'était pour l'examen.
et pour l'enseignement?

Hé bien j'ai 2 profs en russe, un vraiment à l'ancienne mode, qui s'occupe de la grammaire, c'est à dire pendant une heure, lit les photocopies à haute voix, et pendant la suivante, fait faire des exercices, sans laisser aux étudiants le temps de réfléchir, et complète de suite si la réflexion dure plus de 3 secondes.. sur la matière qu'il a lue juste avant et qui donc ne peut pas déjà être assimilée!
A l'oral et l'écrit, par chance, il s'agit de la même prof, donc au lieu d'avoir 2h00 d'écrit un jour et 2h00 d'oral un autre, c'est plutôt 4h00 panachées sur la semaine et c'est beaucoup plus intéressant, car la matière appliquée à l'oral est celle vue pendant les cours précédents, la même liste de vocabulaire  sert pour les 2 cours donc, nickel, on utilise réellement le vocabulaire de suite en situation et ça rentre mieux dans la tête ( alors que celui du cours de grammaire est sorti totalement de nulle part - oui, il y avait le mot "miracle", un irrégulier, dans le partiel, lorsque le prof dit "nonon, ne vous compliquez pas la vie , ce sera juste du vocabulaire courant" . Il est très gentil mais lui et nous n'avons pas la même définition du mot " courant")
Yep.
Je ne sais même pas combien de fois j'ai dit miracle en français l'année passée, mais.. je ne suis même pas sûre de l'avoir employé une seule fois.
Sachant que l'irrégularité du mot "miracle" ( masculin pluriel en -a ou ya) se retrouve dans " ami", " frère", "fils", "professeur", "adresse", "chaise" ou "soir" pour n'en citer que quelques uns largement plus courants.

Pour l'allemand, au premier semestre, j'avais 2h00 de grammaire, cette fois avec une prof super, qui fait vraiment vivre son cours, ce qui fait que ce n'est pas ennuyeux du tout, et, oui, je parle bien d'un cours de grammaire allemande; et 2h00 d'écrit +2h00 d'oral avec 2 professeurs différents, Malheureusement. Ce qui fait que chacun agissait dans son coin, et que l'oral du lundi matin n'était pas calé sur le rythme des unités " à apprendre par coeur "au rythme de 3 ou 4 par semaine ( oui on a fini à 50 unités sur 100 contenues dans le livre, en mode "marche où crève") ce qui pour moi va encore, même si j'ai toujours des bugs les articles et les pluriels (der Band, die Band, das Band .. les trois existent, et veulent dire respectivement l'orchestre,le tome et le ruban. Die Bank signifie le banc ou la banque, mais leurs pluriels sont différents)
Mais on touche là exactement le problème: des listes thématiques à apprendre par coeur,sans vraiment de but sinon engranger du vocabulaire au petit bonheur pour l'examen de fin de semestre, tout ce que je déteste.

Et un concept le plus bizarre du monde: le partiel de langue orale.. à l'écrit. Ne me demandez pas pourquoi, ça ne tient pas debout, quand l'oral de russe était vraiment un oral en face à face, il aurait donc été matériellement possible de faire pareil en allemand. 15,5, je suis sûre que j'aurais eu un meilleur résultat à un vrai oral!

J'étais contente d'avoir repris l'allemand, mais l'organisation est tellement à l'ouest qu'au final je regrette presque de ne pas avoir choisi espagnol ou découvert l'italien, parce que je retrouve là tous les travers de l'enseignement français, les listes de vocabulaire coupées de toute réalité, alors que  prendre un article de presse et en lister le vocabulaire employé, de suite, c'est plus logique.
C'est le cas en russe, et par la suite, je me fais moi-même mes fiches thématiques qui se remplissent au fil des semaines.

Parce que réfléchissons, quand on a appris notre langue  maternelle, on l'a fait dans un cadre varié, en prenant les objets variés à notre disposition: un stylo, un verre,  une chaise, une poele, un livre, un radiateur, une fenêtre, une rue, un arbre, un nuage, une tranche de jambon, un rideau...
Pas en listant d'abord tout le matériel de papeterie, puis tout ce qu'on voit par la fenêtre, puis ce qu'on mange, avec quoi et comment...

Les listes thématiques c'est très bien, mais quand on a atteint un certain niveau qui permet d'aborder du vocabulaire abstrait, et pas en les apprenant par coeur, en dehors de tout cadre, y compris ce qui ne servira pas au quotidien.

Marrant de voir d'ailleurs l'évolution, j'ai un manuel tout récent, et un qui date de 1995. Le récent est quand même plus " pratique" avec des thématiques sur les pièces de la maison ou le vocabulaire du déménagement, ça peut arriver.
L' ancien proposait parmi les outils et technique les inoubliables ( parce que totalement WTF) "perceuse à percussion" et " frein de rétro pédalage".
Imaginons, je suis a vélo en Allemagne, il y a toutes les chances que j'aille chez un réparateur et que je baragouine " Fahrrad Kaput. Wieviel kostet die Repartur, bitte?" qu'une phrase avec "Rucktrittbremsen". Le spécialiste sait quoi faire, à lui de voir, à moi de payer, peu me chaut de savoir si c'était le frein de rétro pédalage ou que-sais-je?
Alors que si je cherche, je cherche, mais je ne retrouve pas ce putain de mot, on va me répondre " vous voulez une réparation ou non? Laissez-nous faire ".

ce qu tout le monde dans tous les pays appelle " le truc " ou au mieux " le séparateur" a un nom en allemand. Je suis prête à parier que 99% des germanophones l'appellent " das Zeug" ou "das Ding" ( comprendre "le truc" ou "le machin")

Mais donc pour en revenir à la comparaison des deux manuels, à la page " croyance et religion", le récent inclut " hindouisme, hindouiste, bouddhiste, bouddhique.. " en plus des classiques religions connues en Europe. L'ancien avait par contre des mots que le nouveau a abandonné: le prie-dieu ( lol!), le confessionnal, le païen ( re lol!)...
Oui j'avais dû apprendre ces 3 là il y a plus de 20 ans. Et ça ne vous étonnera pas si je vous dis que depuis je n'ai jamais parlé de prie-dieu en allemand, ni en français d'ailleurs. 😂

Mais je suis en vacances jusqu'au 3 février, je sors d'une période émotionnellement difficile dans ma vie privée, je vais quand même essayer d'aller  tester mon allemand en grandeur nature un de ces jours, à Aachen.


J'ai surtout parlé de l'allemand ici, mais j'ai un truc énorme à dire par rapport au russe, qui mérite son sujet à part, rendez-vous demain ;)

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Hé oui, après un peu plus de 5 ans de reprise des langues, et de reprise des études un séjour en Belgique, un séjour malheureusement écourté...