Avec quelques jours de retard... où en suis-je?
Bon je continue mon petit bonhomme de chemin, de manière moins intensive que précédemment, d'un minimum de 15 minutes à un maximum de 1h20, chaque jour.
Mais je suis fière de moi: le 20 octobre, j'ai atteint 150 jours de révisions sans interruption. Même les jours où je n'avais pas la forme, plutôt que de ne rien faire, j'ai négocié avec moi: allez, juste 10 minutes d'efforts, tu fais de ton mieux dans la limite de ta possibilité du jour, et ensuite, tu vas te coucher. Pour une langue déjà bien ancrée en tête, un jour ou deux de "trou", ça n'est pas bien méchant. Pour une langue que l'on débute, désolée, je ne vendrai pas du rêve, mais il ne faut pas s'autoriser de "hoo pas aujourd'hui, j'ai la flemme/ pas la forme".
A part d'être dans le coma , bien évidemment, là c'est possible.
Mon départ en Russie se dessine , très prochainement, et donc entre les cours en ligne et les devoirs qui vont avec, les dernières démarches administratives, la préparation de la valise, j'ai vraiment plus de difficulté à progressser, mais j'arrive malgré tout à réviser tous les jours ce que j'ai déjà vu en grammaire et le vocabulaire, que faute de mieux je manipule pour moi même.
C'est à dire que puisque la liste trouvée sur Anki me propose les phrases " je prépare une salade de fruits" et "je mange un sandwich" et aussi par exemple: préparer, petit déjeuner, déjeuner, dîner, manger, sandwich, dans la cuisine, au restaurant, le cuisinier, plus quelques noms de plats etc..
Il est facile de chercher des phrases du genre, je prépare le dîner dans la cuisine. Le cuisinier prépare le déjeuner au restaurant. Je mange + un plat ou un ingrédient. Nous mangeons ( du khatchpuri :D) au restaurant, tu manges, tu bois etc...
Pour le moment, je vis au présent! Mais ça permet de m'approprier de vocabulaire, plutôt que de me contenter d'apprendre "à vide" des listes de vocabulaire.
Et alors les petites surprises du mois?
La dernière fois je parlais de Levan "Tochinoshin", géorgien qui vit et pratique sa disciplime au Japon ( en fait il y a eu un ou deux autres rikishi géorgien, mais qui ne sont pas parvenus aussi haut dans le classement). Et d'après l'interview que j'avais trouvée, le sportif expliquait qu'il avait eu des difficutés à s'adapter. Je me doute. Le géorgien et le japonais sont assez éloignés, une lanque qui contient un nombre conséquent de consonnes consécutives, vs une langue qui n'a qu'une consonne isolée ( le n). et pourtant je trouve régulièrement des faux amis, entre les deux langues, qui n'ont pas du faciliter la vie de Levan. Les mots ne se prononcent pas 100% pareil, mais sont quand même très proches.
En voilà une dizaine.
ანი : la lettre A
兄: le grand frère
Ara:
არა: non
Atami:
ატამი: la pêche
熱海: ville de la préfecture de Shizuoka
Kani:
კანი: la peau
蟹: le crabe
Karada
კარადა: le placard, l'armoire
体: le corps
Kari
ქარი : le vent
კარი: la porte
狩り: la chasse
ონი: la lettre O
Tani:
ტანი: le buste, le tronc
谷: la vallée
Uni:
უნი: la lettre [u], la fac ( Uni - versité)
海胆: l'oursin
et le plus drôle: taro
თარო: l'étagère
たろ : le couillon
d'autres "sonnent japonais" ( asaki ou dana par exemple) sans correspondre à quoi que ce soit en japonais ( d'après le dictionnaire en tout cas) et je dois dire que ça me perturbe parfois, je ne peux m'empêcher de chercher la correspondance en japonais.
D'autres faux amis existent avec le français, souvent par emprunt via le russe. Mais ça m'éclate de trouver des ressemblances/ différences entre une langue qui ne fait partie d'aucun groupe connu de moi, et celle que j'ai déjà apprises ou du moins survolées.Mon cerveau a une logique disons.. particulire et ça peut vous faire marrer, mais " karada" a été mémorisé instantanément: le placard, l'armoire d'un côté, le corps de l'autre. Ben oui: une armoire (à glace) c'est quelqu'un de très grand et très fort. Facile quand on a parlé d'une armoire à glace géorgienne au Japon:)
Ou "kani".. la peau.. le crabe. Un crabe n'a justement pas de peau!
Mais aussi de voir les emprunts, et comment ils se sont " propagés" d'une langue à l'autre. Plus on connait de langues, plus on peut faire ce genre de réseau. Et en l'occurrence, outre les mots internationnaux, et les emprunts français ou allemands, passés dans le géorgien via le russe, en fin de compte, ça fait quelques centaines de mots déjà connus. Même s'ils ne sont pas immédiatement utiles ( optimizmi, krizi, depressia, politika, teatri par exemple..) ce sont des mots " cagnotte" qui ne seront PAS à apprendre. Je peux me concentrer sur d'autres plus ardus à mémoriser ou prononcer, et sur la structure des phrases, en utilisant tout ça, sans avoir l'impression de ne pas progresser.
L'image de motivation de cette fois, après le gâteau "sourire noir" et les khinkali, les aubergines farcies aux noix. Nigvziani Badrijani".. Mmm j'ai des aubergines et des noix, allez, je tente ça cette semaine! |
Donc je continue, vaille que vaille, je ne sais pas quelle forme cet apprentissage va prendre à compter du mois prochain, en fonction du temps libre que j'aurais, des possibilités de m'isoler ( moins garanti, dans une cité U), de la qualité du réseau internet. Et de l'accès ou non aux bibliothèques, Covid oblige Mais j'ai pas mal de ressources en lignes et /ou numériques, donc je vais quand même pouvoir régulièrement entretenir ce début de compétence.
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