Après les mini victoires de l'an dernier, cette fois, c'est officiel.
J'écris tout ça au présent et au futur, alros que dans le fond, c'est du conditionnel, qu'il faudrait employer. Mais je vais faire comme si... ( dans ma tête je pars malgré tout avec l'idée qu'il y a un risque sur 2 que ce soit annulé, et j'ai déjà des plans B, C, D...)
Je pars un an en Russie* pour approfondir mes connaissances en langue, pendant ma première année de master. Ce qui sera bien plus intéressant que le programme de "slavistique", très axé sur l'histoire et la politique.
J'ai appris l'existence d'une convention bilatérale l'an dernier , en décembre et j'ai donc en décembre et janvier, mené de front les révisions, la reprise des cours, les examens, la recherche d'information, la constitution du dossier, - ce qui a été compliqué par les vacances décalées de la France et de la Russie. Le dossier était à rendre au plus tard le 31 janvier, un dimanche, je n'ai pu avoir tous les renseignements le constituer et le rendre que le 29.
Le problème étant qu'il y a 2 places par an pour deux étudiants chacun un semestre, ou une seule pour un seul étudiant, là où j'ai postulé. Et on ne sait jamais combien d'autres personnes tentent leur chance.
Et l'autre étant que celui/ celle/ceux qui auraient du partir l'an dernier n'ont pas pu à cause du Covid. Donc il y aurait pu y avoir priorité donnée aux candidats de l'an dernier.
Je ne sais pas en fin de compte comment ils se seront débrouillés, s'ils ont ouvert le double de places, pour ne pas léser les sélectionnés de l'an dernier, ni les postulants de cette année.
Mais je sais qu'un de ceux qui devaient partir l'année dernière part aussi dans notre" fournée", donc il semble bien que les universités aient négocié pour ouvrir plus de places aux échanges bilatéraux. C'est aussi tout leur intérêt, car les étudiants internationaux apportent de la valeur ajoutée, du prestige et des subventions...
Et donc nous y voilà. Mon dossier a été validé par Toulouse et Saint-Pétersbourg. Je pars dans l'une des plus belles villes du monde, où j'ai passé en 2015 trois trop courts jours, en me promettant d'y retourner, plus longtemps.
Début mars, j'ai eu l'information comme quoi mon dossier est accepté, on m'y attend à la rentrée 2021.*
Je pars avec un niveau officiellement fin B1, validé en octobre, et qui a donc du s'améliorer un peu depuis, je pense donc que je dois avoir maintenant un niveau B2 réel. Qui sera de toute façon testé à l'arrivée par l'université, pour la répartition en groupes de niveau.
L'objectif
étant évidemment de faire le plus de progrès possible en une année scolaire.Mais ça va m'obliger à mettre
une fois de plus les autres langues en hiatus pour une durée
indéterminée, ou du moins, à me contenter du minimum syndical parce que
les journées 100% en russe seront plutôt intensives...et qu'il ne me faudra
pas me disperser.
Par contre je me connais, et je connais mes
compétences. Ce que j'ai vu une première fois, surtout si ça a été
appris via l'oral, revient très vite quand je recommence. Donc pour les
autres langues, je verrai si je peux leur donner un peu d'entretien
durant l'été, mais je vais surtout être occupée à préparer mon année
2021/2022, et à faire de l'immersion intensive en russe pour la préparation.
Et donc que faire à Saint-Pétersbourg pendant neuf mois?
(ne me dites pas " avoirun enfant avec un habitant local", ce n'est pas l'objectif!) :p
J'ai plein d'idées. Trop en fait, même en ne revenant bien sûr pas en France pour les vacances:
Helsinki en visite éclair.
Retourner à Moscou, parce que quand même, là aussi je n'ai passé que 3 trop courts jours.
Retourner à Peterhof à l'automne, ça doit être somptueux. Pareil pour la Carélie et ses bouleaux.
Rendre visite à mes correspondants, près de Kazan et d'Oufa.
J'aimerais bien profiter aussi de mon passage à Moscou pour aller à Souzdal, Sergiev Possad, et Konstantinovo (une toute petite ville pas loin de Riazan, mais qui est la ville natale de Sergei Essenine, un de mes auteurs favoris, et un peu mon jalon personnel. J'estimerai avoir un assez bon niveau en langue quand je pourrai lire ses poèmes sans trop galérer et sans chercher dans le dictionnaire tous les deux mots)
Idées de choses à voir à faire (toujours dans l'utopie où on pourrait sortir sans trop de limitations. Tant pis si je dois avoir 2 ou 3 masques l'un sur l'autre et une tenue d'apicultrice): Je VEUX absolument, aller échouer le choeur masculin Alexandre Nevski. Retourner à l'Ermitage que j'ai vu en groupe et en 3 heures. Flaner le long des canaux de la Néva. Aller photographier le cavalier d'airain. Retourner à la forteresse Pierre et Paul SANS suivre un groupe. Manger ailleurs que dans les grands restaurants standardisés pour l'accueil des groupes. Voir les ponts se lever. Aller assister à un spectacle public de l'académie Vaganova ( s'ils en font, bien évidemment)
J'avais parlé ailleurs, dans le cadre de mes activités estivales du "grand Kolia": ancien danseur professionnel d'un niveau hors du commun, homme cultivé et narrateur intéressant, dont les explications sur le théâtre m'ont fait faire beaucoup de progrès en compréhension auditive. Il se trouve que ce sympathique et talentueux monsieur ne se produit plus sur scène professionnellement, mais dirige maintenant cette académie. Et apparait encore parfois sur dans un spectacle de fin d'année de ses élèves. Ce qui peut être une des dernières occasion de le voir sur scène, même s'il a moins de 50 ans. Reste à voir si ces spectacles là ne sont pas à guichets fermés. Fort possible au vu de sa notoriété.
Dans tous les cas, il forme maintenant d'autres gens à être aussi bons que lui, donc ça peut toujours être intéressant de voir les futures vedettes des années à venir.
Première étape: je vais très prochainement me créer un compte sur VK, l'équivalent russe de Facebook et chercher s'il y a des groupes de pratique des langues à Saint Pétersbourg. Je n'y connais personne et je ne veux pas non plus passer des semaines à chercher des gens ( et si possibe de ma tranche d'âge) avec qui parler en arrivant . Donc si je trouve en amont des tandems qui veulent pratiquer le français, ce sera toujours du temps de gagné, histoire d'avoir déjà des contacts sur place, ce qui facilite les choses. Les gens ont des amis, qui ont des amis, qui... et je ne tiens pas à me retrouver isolée dans une cité U pleine d'étrangers qui, par facilité, vont rapidement entre eux recourir à l'anglais. Ce n'est pas de sympathiser avec des étrangers qui me pose problème, c'est le recours à l'anglais, car je ne veux pas aller en Russie pour parler anglais!
* Tout celà étant bien sûr dans l'idéal. A l'heure actuelle, les départs sont bloqués, officiellement pour cause de COVID. aiffcieusement, je soupçonne moins uen raison sanitaire que diplomatique, els relations entre l'UE et la Russie étant à couteaux tirés.
La situation est complètement absurde: La Russie a ouvert ses frontières aux étudiants étrangers entrants ( donc moi). La France n'a pas ouvert ses frontières aux étudiants français sortants ( donc moi) alros qu'elle envisage d'accepter l'entrée d'étudiants étrangers. Je suis attendue là bas fin août, mais je ne peux évidemment y aller que si j'ai l'invitation, avec les dates précises, envoyée par l'université d'accueil. Qui ne l'enverra que si on me laisse sortir, et qu'on laisse entrer les siens en échange.
Vous le sentez, le gros paradoxe? Pour y aller il faut que j'ai l'invitation. Pour avoir l'invitation, il faut qu'on me laiss y aller. Je ne vois que deux solutions: c'est uen convention bilatérale. Donc elle ne peut se faire QUE si la France accepte de laisser entrer de son côté des étudiants étrangers. Et on va pudiquement dire que c'est vraiment le dernier souci de notre gouvernement qui en ce moment à surtout chaud aux fesses pour sa réélection.
Pourtant on autorise les départs pour motifs familiaux importants et voyages d'affaires. Mon cas est quand même plus proche d'un voyage d'affaires que d'un voyage touristique. Je vais apprendre la langue en immersion pour mon diplôme, pas faire des ^$ù*$= de selfies devant les monuments...
Pas possible non plus de prendre de l'avance administrativement. Je devais contacter "au plus vite" le service qui s'occupe de déclarer mon départ au ministère des affaire sétrangères, je l'ai fait pour recevoir une réponse " pour le moment, les départs en Russie sont bloqués. Mais les choses devraient s'arranger. Recontactez-nous en juin". Une fois de plus, l'histoire de ma vie: je fais tout largement à l'avance. Et je vais donc devroir tout boucler en catastrophe, et surtout le visa, par incurie administratives. J'ai l'habitude. Tout se passe toujours comme ça: grève, annulations de train, surbooking d'avions, retards dans le traitement des demandes, perte de mails, messages qui s'égarent, réponses qui n'arrivent pas à temps.. et j'en passe et .. j'arrive toujours à retomber sur mes pieds, au prix de beaucoup de stress et d'agacement.
Donc j'y croirais le jour où je poserai mes valises dans la chambre de cité U.
Mais malgré l'incertitude de la situation politique (on ne m'ôtera pas de l'idée que c'est ça , plutôt que la situation sanitaire qui pose problème. Et je veux bien faire des tests PCR avant de partir, en arrivant, porter un masque ici, là bas, partout), je considère déjà cette sélection comme une magnifique victoire. Qui annule entièrement le jugement fait sur mes compétences il y a plus de 20 ans: " tu es nulle, tu n'arrives même pas à promoncer un L dur", lequel m'avait détourné de la langue pendant tout ce temps, persuadée d'être donc, totalement nulle. Je ne doute plus de ma capacité à apprendre le russe, et à en faire quelque chose dans le futur.
Et même si mon projet professionnel ne se concrétisait pas malgré tous mes efforts, j'aurais gagné un an de vie à l'étranger. C'est déjà plus que l'ensemble des expériences vécues par mes ancêtres. Surtout pour une femme issue des couches modestes de la société (sans être prolétaire non plus, mais mon père était maçon et ma mère employée de bureau, et j'ai été scolarisée dans des quartiers populaires, la seule chose qui ait fait la différence étant une éducation littéraire et musicale classique, pas vraiment en faveur dans mon milieu d'origine, et qui a fait de moi "l'Extra-terrestre" depuis toute petite).
Et aussi une sacrée évolution de ma part. Il y a quelques années j'aurais renoncé devant la difficulté: le dossier est trop compliqué à constituer, le résultat est trop incertain, ce n'est même pas la peine de tenter, il y a des dizaines de personnes plus douées que moi.
Je ne tentais pas grand chose de peur d'échouer et d'être ridicule.
Maintenant, je pars du principe que qui ne tente rien n'a rien et que le ridicule ne tue de toute façon pas. Parce que qui se moquera si je me ramasse? Bingo: les gens qui ne tentent jamais rien, précisément.
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