dimanche 10 avril 2022

La flemme est puissante en moi!

 En plus le 25 mars, c'était la journée de la procrastination!


et je le disais précédemment, en ce moment j'ai la flemme.
Or Pierre vient de consacrer un sujet " continuer à apprendre une langue année après année sans se démotiver" qui cadre à peu près à mon état d'esprit.

Une des précédentes aussi me concernait au plus haut chef " peut-on continuer à apprendre la langue d'une dictature", qui remet un peu les pendules à l'heure ( parce que bon, ça me gave d'être considérée par certains comme sympathisante d'un système politique sous prétexte que j'apprends une langue depuis.. 30 ans.). Attention spoiler : oui.
- apprendre le russe, le chinois, le portuguais du brésil, l'arabe, l'espagnol ne fais pas de vous des soutiens aveugle d'un régime.
- la langue n'est pas celle du dictateur, mais celle de tout un peuple, qui, au moins pour partie n'est pas non plus soutien politique de son chef, mais à juste le droit de fermer sa gueule.
- la langue n'est pas non plus l'apanage d'un seul pays: le russe est encore pratiqué dans plusieurs pays d'ex URSS, le français, l'arabe et l'espagnol, n'en parlons pas.
- le pays problématique n'est pas non plus "monochrome " en terme de langue, j'ai parlé ici des langues officielles de Russie, il y a aussi de nombreuses langues en Chine... La langue en question n'est même pas forcément natale pour certains ressortissants, qui l'apprennent lors des études, mais en parlent une autre chez eux.

Alors, pourquoi la flemme? Ca peut être une question de quitter une activité plaisante pour une plus exigeante, mais ça peut être autre chose. Une maladie (et ses séquelles, type corbatures et grosse fatigue du covid), des soucis annexes ( malade dans la famille, problème au travail, ou X raisons). La flemme n'est pas forcément de la paresse, surtout si elle n'est pas habituelle, elle peut avoir un sens.
L'identifier peut permettre de détecter une maladie, une déprime, un besoin, une grosse fatigue, bref, l'organisme qui dit " freine!"

Dans mon cas,  j'ai cherché l'origine de cette flemme , elle se résume facilement: "j'ai besoin de vacances, je n'en aurai pas avant fin juin". Par malchance, les prochains jours fériés en Russie tombent le 9 mai et le 13 juin, des lundis, je n'ai pas cours le lundi , je me fais totalement avoir.
Mes dernieres vacances ont duré une semaine entre le 1 et le 9 janvier avec seulement 2 jours fériés un en février et l'autre en mars.
Calcul, j'ai eu UNE SEMAINE de vacances depuis le 6 septembre. Je n'en aurai pas avant le 24 juin. 11 jours de repos ( avec des devoirs à faire) entre le 6 septembre et le 24 juin.

Avant ça, j'ai été libre en juillet et août, mais j'étais dans un état de nerfs à attendre pour mon immersion, qui ne m'a pas permis de me reposer correctement.
J'ai trouvé un petit bopulot de quelques heures par semaine en ligne en mai dernier qui ne s'est pas arrêté une seule semaine, même en été je l'ai assuré. il n'a "sauté" que le mardi de la semaine de mon retour.
Je me suis épuisée physiquement et mentalement à toit faire en même temps depuis janvier 2021: examens et recherche pour déposer ma demande en même temps en janvier 2021, cours en ligne et examens en ligne sans vraie période de révision ( certains examens en juin étaient à rendre pendant la dernière semaine de cours parce que le calendrier des repos a été bousculé par le gouverment à moins d'un mois des examens), travail énervement, départ, complications sur place, retrou préciipté, et depuis mon arrivée, les démarches pour essayer de me faire rembourser quelque chose des frais de retour, copine en crise conjugale qui a failli venir habiter chez moi puis changé d'avis en moins de 3 jours la semaine de mon retour, plus de travail ce mois ci.
JE SATURE.

Et donc oui, c'est normal. Même quand on se passionne pour quelque chose, il y a des moments de creux, il faut le savoir, c'est normal. Et c'est là que la routine de travail " juste 5 minutes" prend son sens.

Donc que faire pour lutter contre la flemme

- boire trois litres de café qui tuerait un mort :D

- l'habitude: en faire moins mais un peu quand même . Le plus dur c'est de s'y mettre. Donc l'astuce des 5 minutes de Lauriane est à ne pas négliger. On se dit qu'on va en faire 5 minutes, ça ne demande pas trop d'efforts. Et une fois lancé, on en fait 10, 15, 20... sans s'en rendre compte.
Ou le 5,4,3, 2, 1 encore proposé par Lauriane. je fais une variante: allez c'est 13h30, je bois mon café, je mets le chrono à 14h00, je bulle pendant 30 minutes.

-la triche: remplacer des activités d'aprentissage par des activités de révisions ( une heure de sport par une heure de marche en allant voter ou faire les courses, le déchiffrage d'une nouvelle partition par la révision des anciennes...) ou plaisantes ( écouter des chansons, la radio.. moins actives,  qu'on peut faire un peu plus en pilote automatique). Discuter avec des amis

-l'acceptation: accepter de ne rien faire pendant quelques temps, ou de faire autre chose, parce que le cerveau s'ennuie et a besoin de nouveauté. Par contre, là, il faut savoir s'y remettre ensuite.

Et c'est dans ces cas, je pense qu'il est aussi intéressant de faire un bilan sur sa progression ( "il y a X temps je ne connaissais pas l'alphabet, maintenant je fais des phrases, c'est un joli progrès"), ou sur ses motivations: "pourquoi j'apprends cette langue, je fais ce truc là déjà?". Ce n'est pas toujours très confortable, et on peut parfois découvrir que quelque chose ne nous correspond pas ou plus. Mais dans ce cas-là, autant s'en rendre compte plutôt que d'insister . Je connais d'anciens étudiants en médecine ou en droit qui ont abandonné au bout de 5 ans avant de se rendre compte que ça n'était pas leur truc.

C'est encore Pierre qui en parle ici, on a des points de vue similaires .

Pour moi, le russe et le géorgien sont repartis, car paradoxalement, j'ai réintégré l'espagnol dans ma semaine. La " nouveauté" ou plutôt ici, le retour d'une langue que je n'avais plus étudiée depuis 1995 a relancé la machine. Certes le temps accordé à chaque est moindre, mais la dynamique est de retour.
De plus, j'ai vu que depuis début avril, les russes peuvent refaire  des demandes de visa touristique pour la France, malgré les difficultés ( avions, blocage des cartes bancaires russes en France) .
Je disais que je me suis fait un ami, qui est en passe de venir un de mes meilleurs amis, et a très envie d'apprendre le français. Je l'ai donc invité à venir passer ses vacances ici, ce qu'il compte faire en aout.
Pour lui, mon exemple le motive à progresser en anglais ( et atteindre le B2 qu'il s'est fixé avant d'apprendre le français. Il n'en est pas loin). Pour moi, l'idée de faire visiter ma ville, ma région, voire organiser un petit voyage avec lui est aussi une super motivation.

Pour la fatigue, je me dis que je dois tenir le coup jusqu'à fin juin, ce n'est pas si terrible, je n'ai pas d'examens au sens français mais un contrôle continu sur ma progrssion, donc c'est une année universitaire " facile. La fatigue vient surtout du fait que j'ai 16 heures de cours en ligne, 2 à 3 heures ou plus de travail en ligne aussi, plus le travail personnel, je passe facilement 25 à 30 heures sur l'ordinateur, toutes les semaines, avec la concentration et la fatigue oculaire que ça suppose.
Je vais négocier une semaine  de déconnexion avec mon employeur, et essayer de partir avec une copine, elle me propose Budapest ou  Prague.
Et pareil au moment où mon pote sera là.

L'an prochain sera plus facile, je n'aurais plus 15h00 de cours en ligne, mais des recherches pour mon mémoire à faire, je pourrai aussi rechercher un peu de travail en intérim ou reprendre le mien à temps partiel. Les études sont passionantes, mais j'ai encore 2 mois et demi à tenir.
me faut ça et une paille!



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