lundi 7 juin 2021

L'alphabet phonétique international - comment s'en servir

 Parce que je m'aperçois que je n'en avais jamais parlé ici, alors que c'est un outil tellement pratique lorsqu'on sait s'en servir. Et je vais beaucoup l'utiliser dans les semaines qui viennent, donc un topo ne sera pas de trop pour les gens qui ne connaissent pas ou peu.

C'est vrai que c'est un peu relou à apprendre au départ, mais d'une part il n'y a pas besoin de le savoir par coeur, simplement de connaître la notation des sons particuliers à une langue. La bonne nouvelle, c'est que cet outil n'est à apprendre qu'une fois, et de rajouter ce qui manque lorsqu'on apprend un nouveau son qu'on n'avais jamais vu jusqu'alors.
Et d'autre part, même si ça paraît une perte de temps au départ, c'est un sacré gain de temps par la suite, une aspiration, une nasalisation etc..sera toujours notée de la même manière quelle que soit la langue.
Et en sachant quel " code" correspond à quelle lettre, on peut en avoir le descriptif précis ET souvent l'enregistrement.

Parce que [t] est quant même plus simple que "consonne occlusive alvéolaire sourde". Ses différentes variations sont ensuite notées à côté dans le crochet ( aspiration ou éjection pour le géorgien en l'occurence)

Démonstration: ça fait peur, hein?! ALPHABET PHONETIQUE INTERNATIONAL (API). Il doit donc couvrir toutes les possibilités.



















Et plus des trois quarts de la page ne servent à rien pour le français. Je vous propose le même schéma corrigé en ne gardant que ce qui concerne le français standard ( soit celui de France, qui n'est pas plus légitime que celui du Québec, de Belgique ou d'ailleurs dans la francophonie, mais qui est celui le plus couramment enseigné). J'ai fait le ménage.
Ca ne sert à rien d'apprend par coeur la totalité, CQFD.

Bon, c'est bien joli, mais même simplifié comment on s'en sert?

Donc le principe est "un son = un signe". Je ne parle pas de lettre, même s'ils reprennent la forme des lettres. Parce qu'en français, nous avons des sons qui ne correspondent pas à une lettre, mais à deux. "Ch" par exemple, est une convention qui note UN son. Et peut même selon le cas correspondre à 3 sons différents: chat, choeur, cha-cha-cha. 3 possibilités qui seront donc notée différemment en API.
Donc en le connaissant, ça permet d'utiliser les informations données dans les dictionnaires. Imaginons que vous lisiez " chrysalide", sans être sûr de savoir comment le prononcer.
Voilà ce qui est donné par le dictionnaire TLF comme lecture du mot: []

Le mot est toujours donné entre crochets, le ch est indiqué comme [k], le Y se prononce [i], le E final caduc( ou muet) n'est pas indiqué, puisqu'il n'est pas obligatoire en français standard.
Le "r" est très variable, donc il a plusieurs manière de le transcrire, ça dépendant des régions, c'est une lettre qui pose problème.

Dans l'exemple donné, un peu ancien, c'est le "r" parisien qui est indiqué,  cette prononciation qu'on entendait dans les vieilles actualités cinématographiques, et qui disparait. Le "r" le plus habituel se note [ʁ].
J'ai une tendance non standard à le prononcer comme ça. Ce n'est pas l'accent de ma région, ni un défaut d'élocution, juste une particularité personnelle, qui est un défaut en chant ( on me dit que j'ai une prononciation trop douce), mais un avantage ailleurs: ce "r"français est souvent ce qui nous "dénonce" quand nous aprlons une autre langue.Et je n'ai eu aucun problème pour prononcer le "ch" allemand de Bach, ou le x russe.

On va donc noter les sons et non pas les lettres: si plusieurs lettres = un son, on condense. Si une lettre = plusieurs sons, on développe ( exemple dans "oiseau le "oi" correspond à [wa] le "eau" correspond à [o] et le s de prononce [z]: [wazo])























Voilà ce qui nous reste de consonnes, en pratique, une fois ôté ce qui ne nous est pas utile
























Il y a deux paramètres pour les consonnes:le point d'articulation et le mode d'articulation










point d'articulation = l'endroit où le son se prononce dans la bouche. A gauche du tableau: les lèvres, à droite, la gorge, et donc plus on va vers la roite, plus l'articulation recule.
Les noms paraissent barbares mais:
bilabiales = les deux levres. Labiodentale = dents supérieures et lèvres inférieures. Dentale = les dents du haut et du bas. Apicodentale= pointe de la langue contre l'arrière des dents. Apico alvéolaire: pointe de la langue un peu plus en arrière des dents, palatales : le palais dur, et dorsovélaire: la langue contre le voile du palais.











Mode d'articulation, c'est quelque chose de plus difficile à expliquer par écrit
Voisée ( sonore)= on utilise les cordes vocales
Non voisée ( sourde) = on n'utilise pas les cordes vocales.
Nasale : l'air sort par le nez ( ce qui pose problèbe en cas de rhube, si vous voyez ce que je veux dire)











L'important est de voir que les sons son classés en colonnes, ce qui est important: un son peut changer en fonction de celui qui le suit: s'assourdir ou se sonoriser (sans entrer dans le détail, dans "obscur" le b se prononce [p] à cause du [s] qui le suit. C'est ce qui fait que le X peut être [ks] ou [gz]































Je ne vais pas rentrer dans le détail des voyelles, ça fait déjà beaucoup.
L'idée c'est d'utiliser tout ça pour se faciliter la vie.
En particulier lorsqu'il s'agit de noter la prononciation d'une langue étrangère de manière régulière et non au pif " ça ressemble un peu à ça mais pas tout à fait", surtout quand il y a des sos qui n'existent pas dans votre langue d'origine.























NB: il y a une autre chose qui s'appelle " transcription phonologique". C'est moins précis, dans le sens ou on ne note pas la prononciation standard, mais la pronociation particulière à un moment. On la trouve ente barres obliques. L'objectif étant d'avoir une idée de la manière générale de prononcer un mot, pas de savoir comment Untel qui habite Pétaouchnok le prononce avec l'accent régional pétaouchnokien.
C'est ce qui fait la différence entre rose: [roz], en alphabet phonétique et /rɔ.zə/ en trancription phonologique, dans ma région qui fait que le reste du pays adore de moquer de notre pronciation.
(Mouais, quand on ne fait pas la différence entre "brin" et "brun", on ne peut pas se moquer. Au moins je sais différencier linguistiquement un grand brun d'un petit brin!)






















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