jeudi 24 juin 2021

Un mois ( virtuellement) en Géorgie

Et comme prévu, j'ai passé ce mois entier à apprendre l'alphabet géorgien, tranquillement, par groupes de trois ou quatre lettres, avec une moyenne de 1h00/ jour. Donc oui, c'est largement plus que ceux qui ont mis quelques heures.
Mais je l'ai dit, c'est parce que je prends mon temps: je n'apprends pas seulement à lire et à écrire mais aussi, à prononcer.

Plus exactement, j'ai pris 25 jours pour voir au moins une fois toutes les lettres, les 5 autres jours ont été de la révision de tout.

Donc bilan:

- J'ai mis approximativement 30 heures et autant de jours.

- j'ai du mal avec la graphie de certaines lettres manuscrites, et.. pas forcément les plus cheloues en fait ( mes  [u] sont très moches, alors que ce n'est pas la lettre la plus étrange) => va falloir continuer à faire des lignes

- j'ai eu moins de difficultés que je ne le pensais avec la prononciation, paradoxalement les aspirées me sont plus compliquées que les glottalisées, peut être avec des années d'entrainement de " k' k' k' k' " en chant.

- le [q'] est encore problématique: pas de chance , on le retrouve dans de nombreux mots liés à l'eau, de près ou de loin. Ainsi que dans le café. Donc apprendre à la prononcer est une question de survie: comment ferais-je sans eau et sans café. Je serais obligée de boir de l'alcool et ça... c'est exclus ( oui, je sais, le vin est la spécialité locale. Je vous ferai remarquer que le vin est aussi la spécialité de mon propre pays et que je déteste ça)

- je crois que malgré tout, le son qui me pose encore le plus de problème c'est le /t͡ʃ’/ ჭ. Celui là est redoutable. En fait c'est surtout que je n'arrive pas encore à trouver l'articulation exacte qui le différencie du [t͡ʃʰ] ჩ  aspiré.
Mais je suis aussi obligée d'y arriver, sinon je ne pourrais pas manger de ხაჭაპური, le plat national ou presque. Comme ça. Ou ça. Ou ça. Des galettes au fromage.
Au fromage! L'amour du fromage va peut être réussir mieux que la passion du café et la détestation du vin.
Je crois qu'il va falloir simplement que j'exagère beaucoup l'aspiration des consonnes aspirées, ce sont vraiment elles qui ne me sont pas naturelles.

- /ɣ/ ღ : celle là me faisait un peu peur, parce que proche du "R" français, mais pas tout à fait. Et je dois l'avouer je ne SAIS PAS prononcer nos R, si typiques, qui font reconnaître un français ou une française à 10 kilomètres et que le monde entier moque. Avantage, on ne sait pas exactement de quel pays je viens.

Mais j'ai toujours eu en cours de chant, la remarque que mes R sont trop doux, pas assez audibles, et que parfois, je les prononce de manière tellement discrète, surtout lorsqu'ils sont en fin de mot qu'on me croit.. étrangère. Mon bonjour ets un "BONJOUr", voire un " Bonjou'"
Et j'ai compris! Depuis toujours, probablement sous l'influence de l'accent régional et de la proximité avec l'Italie, je prononce un R beaucoup plus palatal que la moyenne ,  surtout en fin de mot, après ou avant une consonne sourde, quelque chose entre [χ], [x] et [ɣ]

De fait le " ach so! " allemand ne m'a jamais posé problème, c'est mon son presque par défaut. Mon " défaut d'élocution" est ici un avantage

Et maintenant que l'alphabet est appris?

Petite pause culturelle, avec un recueil de nouvelles d'un auteur géorgien, enfin, la traduction en français:  l'auteur a rédigé en russe, je compare le texte original et sa traduction. Donc, c'est long fatalement.
Mais c'est une immersion culturelle, puisque l'immense majorité des nouvelles est autobiographique, se passe à Tbilissi, le texte russe joue volontiers avec l'orthographe pour rendre l'accent des personnages...)
D'ailleurs , voilà une petite vidéo ( en anglais), où un prof de russe explique différents accents des régions russophones: Ukraine, Géorgie, Arménie, Tchétchénie, Nord de la Russie.



Où l'on apprend que l'accent ukrainien est perçu comme marrant et mignon par les russes, que l'accent géorgien est considéré comme délicat, voire "tendre", tandis que  les autres..
Je dois dire que je comprends bien, par habitude l'accent ukrainien, qu'à force d'écouter une vedette géorgienne parler en russe, je le comprends pas mal non plus ( en tout cas je comprends assez bien l'acteur de l'extrait de film utilisé), mais vingt -dieux: les accents arménien et tchétchène, je ne comprends pas grand chose.

- écouter des chansons en VO.

Et puisque j'ai trouvé le " beginner's georgian" ( voir sur la page des ressources), j'ai commencé par ça: Revoir la prononciation, + un point culture fort intéressant sur "les noms et prénoms: comment s'adresser aux gens". Et puis, ben, va pour les chiffres de 1 à 10, les jours de la semaine, les moments de la journée, bonjour au revoir, etc... mes premières phrases seront de répéter pour moi même: "bonjour. aujourd'hui, c'est lundi soir, il est 5 heures." histoire de devenir l'horloge parlante et "  La grenouille coasse dans l'eau" un virelangue prononcé ici par un américain qui s'en sort plutôt pas mal.

Je n'ai pas encore de plan défini pour le mois qui vient à part explorer les sources que j'ai listées, trier le vocabulaire que j'ai vu en " utile" et " secondaire", en me basant sur le Beginner's georgian et en écoutant des choses sur youtube ( fut-ce l'histoire du vilain petit canard, que j'ai trouvée lue avec le texte en regard) pour essayer de mieux assimiler les sonorités, l'accentuation et la prosodie.

 Et sinon, pour fêter ça, j'ai trouvé de quoi faire à l'épicerie slave pas loin de chez moi, en allant chercher du tvorog et du kvass.

Alors oui, des khinkali industriels, mais bon, j'ai marqué le coup (et même dès hier). Ils étaient bon, et je me dis que si j'ai aimé les khinkali surgelés, qu'est-ce que ça doit être préparés par une mamie caucasienne :)
Ca se sert donc avec une bonne dose de poivre, ce qui n'est pas pour me faire peur, de la crème, du beurre ou du vinaigre.  Hé bien je préfère avec un filet de vinaigre.
et encore, j'y suis allée mollo sur le poivre...
Ceux là sont donc ronds, et n'ont pas le noeud de pâte typique qui sert à les saisir à la main, je le ai donc mangées à la fourchette, comme une snob :D

J'ai trouvé une information essentielle sur un site de cuisine: un vrai bonhomme géorgien (du genre Vladimir Maïakovski et ses plus de 2m de haut) est capable d'en manger 40. Les touristes et les femmes sont autorisés à en manger moins. Encore heureux, avec 10 ( pas trop énormes) j'étais calée :D

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