Parce qu'il est important de voir les petits jalons se poser peu à peu... c'est ce qui distingue un apprentissage actif d'un apprentissage passif.
- J'ai réussi à ne pas casser la chaîne de révision en 2 mois, et c'est déjà bien, même les jours où je n'ai pas été en forme, ou je n'ai pas eu beaucoup de temps, j'ai réussi à caler au moins 10 minutes de révision plus facile. Je ne peux pas en dire autant de l'allemand, par contre, j'ai plus de mal à me motiver arrivée au palier B2..
Et ce même le 24 et les jours suivants, où j'étais au lit avec la fièvre suite au vaccin covid. Malade, mais j'ai quand même réussi à faire 5/ 10 minutes de révision simple de vocabulaire. Non seulement je suis fière de moi, mais j'ai un peu moins l'impression d'avoir perdu deux jours pleins à ne rien faire.
- Je kiffe cette découverte d'une langue totalement inconnue de moi, d'un système que je ne connaissais pas encore et pour lequel je n'ai pas de repère. Je savoure même le fait de faire ça totalement gratuitement, hors de toute contrainte, ou raison autre que " on verra bien où ça va me mener". Probablement à visiter le pays un jour. En tout cas je l'espère. Même si, de manière moins idéaliste, mais quand même " plan sur la comète", une partie de moi se dit que le pays pourrait bien être un des prochains à rejoindre l'union européenne, avec l'Ukraine, donc avoir des bases dans la langue pourrait devenir un atout, à partir du moment où les échanges s'intensifieront.
- 24/05: début de l'expérience et 4 premières lettres vues.
- 18/06: 25° jour, tout l'alphabet appris.
- 24/06: 1 mois tout pile. Sont sus: l'alphabet, quelques noms de lieux et la manière correcte de s'adresser aux gens. Vus et à réviser: le nominatif, le génitif et le vocatif.
- 01/07: établissement d'une liste de 100 mots et expressions
- 05/07: premières phrases à l'écrit, publiées officiellement et tout, en commentaire d'une vidéo youtube. Apparemment on a compris ce que j'ai écrit, donc ça va :D
- 07/07: 100 mots connus!
- 11/07: liste de 200 mots (presque tous connus)
- 16/07: le datif et le présent des verbes de base.
Et la bonne surprise de trouver ça assez simple et intuitif, alors qu'on m'a parlé d'un système verbal presque digne de l'appel de Cthulhu.
- 24/07: donc deux mois. J'y ai passé en tout 57h00, donc un peu moins d'1h00 par jour en moyenne. Les petits ruisseaux font les grandes rivières et 5 minutes par ci ou par là c'est toujours ça de pris. Même si par habitude, je préfère y consacrer le temps de 23 à 00:00 voire plus. Je suis plus efficace pour la nouveauté à ce moment là, et dormir dessus consolide ma mémoire.
L'alphabet est bien maîtrisé, et, à part quelques petites hésitations sur la graphie manuscrite de quelques lettres plus rares, ça commence à devenir naturel d'écrire en alphabet georgien. Je lis avec la vitesse d'un enfant de maternelle, et bute encore sur les mots longs et inconnus, ça commence à s'arranger.
Je découvre avec joie des choses comme "purée il est dur le mot pour dire " bleu".. attends mais cette partie qui revient tout le temps dans les noms de couleurs.. est-ce que ça ne veut pas dire "couleur" en fait. Yeap! Bleu = couleur du ciel, rose = couleur de rose, gris = couleur de cendre ... youhou, j'ai deviné toute seule, trop bon". Et ce genre de chose, le passage entre " hein, quoi?" et " ha, mais en fait c'est tout bête" est absolument excellent pour comprendre la structure d'une langue et mémoriser.
Je connais à peu près 250 mots. Certains bien fixés, d'autres encore un peu hasardeux, mais ça s'améliore de jour en jour.
Ca parait peu, et c'est effectivement peu pour communiquer, mais je rappelle que je suis partie avec un bagage de 5 mots. C'est 50 fois plus.
On oublie en général ce paramètre, et de fait, c'est la première fois que je quantifie vraiment un apprentissage. Evidemment ça prend du temps et je ne le ferai pas sur du très long terme, d'autant que plus on avance, plus on fait du sur-place, telle Alice de l'autre côté du miroir.
L'expérience va se prolonger, et probablement bien au delà des 3 mois d'été, vu que mon espoir de pouvoir partir en Russie en septembre est fortement compromis par la situation politique et que les universités ne nous ont pas encore proposé de solutions de secours.
Je n'ai pas encore vraiment abordé l'affaire de l'ergatif, je garde ça pour aout.
Et hop , le petit point culture/ nourriture, après les khinkali: j'ai maintenant incroyablement envie de goûter au ჩურჩხელა (tchourtchkhela), même si je n'ai absolument pas encore le niveau pour lire et tenter la recette. Et dommage, ça ne se trouve pas hors du pays, la fabrication est artisanale, je suis obligée d'aller un jour sur place pour tester.
Ce n'est pas une saucisse, ce n'est pas une bougie, même si la fabrication rappelle celle des bougies: c'est un bonbon tout en longueur, fait de noix enfilées comme des perles sur une ficelle, et le tout trempé dans un enrobage de jus de fruits (en général de raisin) et de farine. Une fois séché, ça donne ces bâtons de fruits secs enrobés de caramel de fruit.
Même si je ne suis pas trop fan de sucré, et que ça doit faire 2000 calorie la miette, avec un café, ça doit être sympa. Zéro conservateur, zéro colorant ( mormalement!)
Et pour l'anecdote, on pense en général bonbon = gourmandise = enfants...
Il s'agit en fait d'un en cas que les guerriers emmenaient sur le champ de bataille: solide, peu encombrant, sain, énergétique, tout ce qu'il faut pour faire la guerre. Préparé spécialement pour cette occasion.
Et dans ma tête ça donne un dialogue comme ça
Guerrier : Mamie, je viens te dire au revoir
Mamie: où vas tu, mon petit?
- A la guerre mamie, à la guerre
- Attends, ne pars pas comme ça, il ne faut pas se battre le ventre vide, emmene-donc ton petit goûter, amuse toi bien!
Bon, ben rendez-vous dans quelques temps pour d'autres élucubrations linguistico-culturo-culinaires!
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