Un petit sujet léger, pour lancer la saison "officielle" des vacances, sur les erreurs qui font vriller les oreilles des russophones ( un peu comme entendre parler Ribéry fait saigner celles des francophones).
En première année, à l'université, une prof nous avait dit qu'en apprenant le russe méthodiquement, nous aurions en quelques années un niveau - grammatical et syntaxique- meilleur que celui de bien des russes, qui apprennent sur le tas, sans réflexion, et sans savoir pourquoi les choses sont comme ça. " En peu de temps vous aurez un niveau supérieur à de nombreux russes qui ne sont pas allés plus loin que le collège"
Soyons honnêtes, il y a des francophones qui réussissent la prouesse de faire des fautes d'orthographe à l'oral. Ou pire encore qu'un mauvais accord ou qu'un anglisisme ridicule: les fautes de syntaxe qui rendent la phrase incompréhensible. Qu'on le veuille ou non, la syntaxe est plus importante en français que la conjugaison, nous n'avons pas de déclinaisons, donc l'ordre des mots est très rigide.
"Ma soeur mange un lion" ( pour rester sur la thématique du texte chinois), n'est pas exactement la même chose que " Un lion mange ma soeur".
En russe, grâce aux déclinaisons, la syntaxe n'est pas super rigide, bien qu'elle ait quand même un sens.
Mais disons que ce n'est pas le gros point compliqué.
La bonne nouvelle c'est qu'en tant qu'étrangers qui apprennent le russe, nos erreurs nous sont pardonnées (et là j'ajoute une remarque d'une prof d'allemand " ce n'est pas grave si vous avez quelques erreurs en particulier de prononciation, ça rappelle aux gens que vous êtes étrangers. Et on vous pardonnera d'autant plus les petites erreurs. Si vous avez une prononciation parfaitement germanique et que vous faites des erreurs, on vous prendrait pour des allemands peu cultivés: l'accent n'est pas un problème loin de là!")
Les erreurs linguistiques qui font enrager les russes
J'en connaissais: les erreurs d'accentuation sur le verbe "sonner", ou les deux formes compliquées du verbe " mettre", la confusion graphique entre infinitif et 3° personne du pluriel, les erreurs d'orthographe dans les mots étrangers...
On trouve des jeux, tels celui-ci, où il faut repérer la bonne orthographe . Certaines questions sont ridiculement faciles pour un francophone: il y a beaucoup de mots d'origine française, qui ne nous posent pas de problème par ce qu'un O est un o en français, et que nos consonnes finales ne s'assourdissent pas.
Tandis que O non accentué en russe se prononce A. Un de mes correspondants est ainsi parti en vacances à Bardo ( Bordeaux, et non " le Bardo " en Tunisie). Opposant en français se prononce " apazitsionèr" en russe et il est difficile de savoir l'écrire sans connaître le français. Garage et étage s'écrivent avec un "j" final, mais se prononcent Garach, Etach.
J'en découvre: je n'avais jamais entendu parler de ces faux pronoms... que je ne saurais même pas comment décliner!
Les anglicismes me hérissent en français je ne supporte pas les gens qui " restent focus et dans le mood, et sont trop happy". Parce que c'est visiblement trop difficile de rester concentrés, d'être de bonne humeur et joyeux ou contents?
Dans ma tête j'entends " je suis too late en retard, le périphérique était bouched, Henri-Brice arrive dans une few minute"
Donc je comprends et compatis, j'ai eu beaucoup de difficultés cette année avec des articles de presse en économie , remplis d'anglicismes qui sont très compliqués à lire en cyrillique.
allez, j'en rajoute 2
- un café noir: чёрный кофе. Et pas чёрное кофе. Le mot café au sens boisson, est masculin, le neutre est une erreur courante, qui devient acceptée, mais est encore considérée come un marque de manque d'instruction. Dans le doute autant l'éviter.
- le café ( le lieu) , lui est au neutre: je vais dans un grand café = Я иду в большое кафе.
Donc attention à ne pas mélanger les deux graphies, les deux prononciations et les deux genres du café, selon qu'on le boit ou qu'on y boit un café.
Et un peu de déclinaison.
Ces jours-ci, j'ai révisé l'emploi de l'instrumental ou du nominatif pour tout ce
qui est métier ( devenir +métier, travailler comme + métier, être +
métier - ou passé ou au futur). Dans certains cas, le nominatif est
possible mais va sonner bizarrement.
Au présent (ici général, avec verbe "être " sous entendu), le nominatif est de mise.
Толстой - великий писатель ( Tolstoï est un grand écrivain. Peu importe qu'il soit mort, c'est le résultat actuel)
Par contre avec " travailler", là il faut l'istrumental
Я работаю общественным писателем ( je travaille comme écrivain public)
Au passé, les deux sont possibles mais il y a des subtlités d'emploi, pour éviter de se tromper, mieux vaut penser que ce qui n'est pas au présent prend l'instrumental.
Толстой был великим писателем ( Tolstoï était un grand écrivain: cétait son métier)
Толстой был великий писатель (Tolstoï était un grand écrivain: possible, mais à éviter)
au futur: instrumental
Я стану великим писателем ( Je deviendrai un grand écrivain)
Mais dans tous les cas, les étrangers qui apprennent le russe sont pardonnés. Ce qui en veut pas dire de ne pas chercher à faire de son mieux :D
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