samedi 3 juillet 2021

Les bonnes nouvelles de Géorgie, numéro 2

Oui parce qu'il y en a d'autres.

Et ça concerne la grammaire. Très exactement les déclinaisons. Yep le truc qui fait peur.

En fait: régularité et peu de complexité. Elles sont plus simples que celles de l'allemand, du grec ancien, du latin ou du russe.

Et pour les dingues ou ceux qui ont appris le finnois, je les entends d'ici: " hoo mais c'est TROP simple, c'est décevant".

- Les déclinaisons dépendent de la voyelle finale (5 voyelles possibles) mais ... se ressemblent beaucoup entre elles.

- Il y a 7 cas. 7, ce n'est pas la mer à boire. Beaucoup moins que dans d'autres langues où il y a un cas pour absolument n'importe quelle situation possible et imaginable ( endroit où l'on est, où l'on va, dont on vient, par lequel on a transité, qu'on a contourné ou que sais-je)

- Nominatif, ergatif, datif, génitif, instrumental, adverbial, vocatif, dans cet ordre.
=> les habitués vont donc remarquer ce qui brille par son absence: Où est l'accusatif? ben.. il n'y en a pas, COD ou COI, on s'en fiche, tout ça c'est du datif (la plupart du temps)

- Nominatif : comme d'habitude c'est le cas du sujet le plus courant, des mots dans le dictionnaire, celui qui ne piège pas. Il se termine toujours par une voyelle A, I, O, E ou U. Et si c'est un mot qui en théorie se termine en consonne, on lui colle un i final et c'est réglé. En gros il y a une chose importante: le mot finit par A ou I, on le met dans un paquet mental. Il se termine par une autre voyelle: un autre paquet.
Il peut servir de complément d'objet pour certains verbes... à voir plus tard

- Datif = cas régime, peu importe que ce soit du COI ou du COD, du COD ou que sais-je, hop tout ça au datif, qui n'a pas non plus beaucoup de terminaisons différentes. Il peut aussi servir parfois de sujet ( WTF? selon les verbes. En gros selon les verbes, les formes sujet et objet sont inversées)

- Génitif: cas du complément du nom et du partitif, c'est très habituel. Mais en gros, il n'y a pas de piège (oui, les génitifs pluriels en russe, c'est à vous que je pense). Donc du moment qu'on mémorise un truc comme " ambassade de Géorgie" ou " frontière de l'Arménie", la forme et l'emploi sont plutôt tranquilles.

- Instrumental, les russophones ne seront pas dépaysés: tout ce qui se fait au moyen de quelque chose ( couper avec un couteau, écrire avec un stylo ou marcher avec ses pieds...= tout ça c'est de l'instrumental. Mais là où il est plutôt cool, c'est qu'il n'a pas un paquet d'autres utilisations ( l'instrumental russe est pénible pour ça: avec des prépositions de localisation par exemple, ou "travailler en tant que + métier," hop, le métier se met à l'instrumental)

- Adverbial: et hop, travailler en tant que quelque chose => adverbial ( comme docteur, comme mécanicien). Qui sert principalement à transformer un mot en adverbe. Que j'aime quand tout est logique et bien rangé comme ça!

- Vocatif: ne sert qu'à une chose: apostropher quelqu'un ou quelque chose (si vraiment vous avez envie de faire de la posée et d'écrire Ô Soleil, ô Montagnes. Ben voilà, ce ô, c'est la marque du vocatif grec), autant dire qu'il est très théorique lorsqu'il ne s'agit pas d'un être vivant. Il se termine par "o" ou " v". Ha, oui, il est presque hors d'usage, hormis une poignée de mots, dont seuls 2 sont vraiment courants ( monsieur et madame). En clair, le reste est soit familier, soit sert à s'adresser à un curé ou une bonne soeur, à prier ou à s'exclamer " mon dieu!"

- Reste l'ergatif qui est la particularité que je ne connais pas encore, donc difficile de préciser pour l'instant à quoi ça sert ( apparemment une autre forme de sujet encore selon les verbes). Mais la construction a l'air régulière.

- Les pluriels sont très réguliers, puisqu'il s'agit de rajouter " ebi", marque du pluriel. C'est là qu'entre en jeu la séparation: nominatif en A ou I, nominatif en autre voyelle. Les deux ayant une petite différence, vraiment pas compliquée à mémoriser. Il y a quelques pluriels irréguliers, mais... réguliers dans leur irrégularité.
Et comme le pluriel est en " ebI" il se décline simplement comme un mot en I. En gros les 5 voyelles du sigulier n'en font plusqu'une seule  = une seule déclinaison au pluriel.

- et les autres cas au pluriel? ben: nominatif pluriel + terminaisons des cas, les mêmes qu'au singulier.
Alors évidemment, il y a surement des subtilités: tel cas avec telle postposition (et pas préposition), tel archaïsme avec un pluriel irrégulier
Mais enfin, a priori, il n'y a pas d'énorme piège, les déclinaisons sont plutôt régulières par rapport à celles que j'ai cotoyées ( allemand: ses masculins faibles et ses pluriels parfois compliqués; russe et ses génitifs pluriels dignes d'un TP de chimie; latin et ses 5 déclinaisons qui n'ont pas grand chose à voir entre elles; grec ancien de mémoire assez épineux...)

- UN truc un peu relou, certains mots ont une particularité nommée " syncope", qui est un peu imprévisible, bien que régulière. Si elle se produit, c'est toujours au génitif/ instrumental/ adverbial et tous les pluriels. Mais il faut le savoir, même si de l'aveu du manuel  beginner's georgian:  " si vous ne la faites pas, ce n'est pas grave, tout le monde vous comprendra quand même"

Et tout ça ce sont des bonnes nouvelles parce que je ne savais pas trop dans quoi j'allais tomber à ce niveau. Donc structurellement: c'est assez simple et régulier, ce sont certains emplois qui sont inhabituels. Ok, on va y aller progressivement.

ASTUCE PERSONNELLE: maintenant j'apprends les déclinaisons différemment. Le bon vieux tableau rébarbatif à apprendre verticalement, qui décline un mot dans toutes les situations, rosa rosa, rosam, c'est fini. Je les apprends horizontalement, un cas après l'autre, et avec des phrases ou des locutions en explenple, c'est beaucoup plus efficace.
Et pas forcément dans l'ordre: j'ai sauté directement du nominatif au génitif, pour déjà mémoriser les structures telles que " ambassade de France", "tasse de café" " Mon nom ( le nom à moi) est..."
Puis à l'adverbial ( parler en français, en anglais, en géorgien, bien, mal, etc.., travailler comme fonctionnaire, prof, etc..)

Et il y aura d'autres bonnes nouvelles, je l'avais déjà dit mais:
- pas de féminin = pas d'accord de pronoms ou d'adjectif en genre.
- les adjectifs ménagent aussi d'autres bonnes surprises, du genre invariabilité en cas pour 4 voyelles sur 4 :)
- Adjectif au cas adverbial = adverbe. Difficile de faire plus intuitif.
- Les pronoms personnels aussi ont l'air assez faciles, avec très peu de variations, et pas de vocatifs pour la 1° et 3° personne (on ne s'appelle pas soi-même, et si on appelle un tiers, il devient " tu" ou "vous", c'est hyper logique!)

Je sais que les verbes me réservent les mauvaises surprises, donc autant se réjouir de ce qui est tranquille. Je vais garder les déclinaisons épineuses pour après, et commencer par le nominatif ( sujet habituel), le génitif, l'adverbial, l'instrumental (et le vocatif qui ne sert pas beaucoup) et essayer de comprendre les emplois de tout ça.
Même pas peur!

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